Antisémitisme: Bardella assure "ne pas réfuter" les condamnations de Jean-Marie Le Pen

Jordan Bardella a considéré ce mercredi 8 novembre que "les condamnations de Jean-Marie Le Pen", notamment pour antisémitisme, "sont un fait qu'on ne peut pas réfuter", sans revenir pour autant sur ses propos de dimanche, lorsqu'il avait dit ne pas croire que le père de Marine Le Pen "était antisémite".

Dans un entretien au JDD, le président du Rassemblement national a réitéré sa volonté de participer à la marche contre l'antisémitisme lancée par les présidents des deux chambres parlementaires, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, bien que sa présence et celle de Marine Le Pen soient contestées par une partie de la gauche et de la majorité.

Ses contempteurs lui reprochent notamment d'avoir affirmé dimanche sur BFMTV: "Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite". Des propos qui ont pu être perçus comme une forme de réhabilitation du fondateur du Front national, exclu du parti en 2015 après qu'il avait à nouveau renvoyé la Shoah à un "détail" de l'Histoire.

"La lutte contre l'antisémitisme ne peut pas être l'otage de considérations politiciennes: tous ceux qui veulent participer à la lutte doivent joindre leurs forces ce dimanche, sans exclusive", fait valoir la tête de liste du RN pour les prochaines élections européennes.

Emmanuel Macron tacle le RN

Il assure par ailleurs n'avoir "jamais refusé de reconnaître les condamnations de Jean-Marie Le Pen par la justice".

"Ce qui compte pour nous, c'est de ne donner aucune prise à ce procès indigne et infamant", insiste Jordan Bardella, en affirmant que "le Rassemblement national est le meilleur bouclier des juifs de France".

"(Ces derniers) savent que nous nous tenons à leurs côtés, et c'est le plus important", insiste-t-il, en rappelant que "depuis plus de quinze ans, Marine Le Pen et le Rassemblement national se battent sans relâche contre le fléau (de l'antisémitisme), dont la nature a aujourd'hui changé".

"Ce qui arme idéologiquement l'antisémitisme aujourd'hui, c'est l'hydre islamiste; (...) notre folle politique migratoire; (...) la complaisance d'une partie de la classe politique avec ce communautarisme", ajoute-t-il, en visant notamment Jean-Luc Mélenchon.

"Si l'antisémitisme aujourd'hui se teinte du vert de l'islamisme, il se colore aussi du rouge de cette gauche incendiaire prête à toutes les compromissions politiques, idéologiques et morales", estime-t-il encore.

Emmanuel Macron s'en était pris mercredi sans le citer au RN, qui "prétend soutenir nos compatriotes de confession juive en confondant le rejet des musulmans et le soutien des juifs" et "refuse de condamner clairement (ses) positions passées et tous les mots définitifs d'hier".

Article original publié sur BFMTV.com