Angola : la dépouille de l'ex-président dos Santos finalement rapatriée

Angola : la dépouille de l'ex-président dos Santos finalement rapatriée

La dépouille de l'ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos, décédé en Espagne le mois dernier, qui a fait l'objet d'un conflit familial pendant plusieurs semaines, a été rapatriée samedi à Luanda.

Un avion en provenance de Barcelone, en Espagne, avec le corps de l'ancien président à bord a atterri dans la capitale angolaise dans la soirée.

Jose Eduardo dos Santos, qui avait dirigé l'Angola sans partage de 1979 à 2017, était décédé le 8 juillet, à l'âge de 79 ans, dans une clinique de Barcelone où il avait été hospitalisé après un arrêt cardiaque le 23 juin.

Depuis, une querelle opposait sa veuve et le gouvernement angolais d'une part, qui voulaient rapatrier le corps et lui offrir des funérailles nationales, et certains de ses enfants qui s'y opposaient, dont sa fille "Tchizé" dos Santos, 44 ans, née du premier mariage de l'ancien président.

Celle-ci voulait des funérailles familiales en Espagne, où il vivait depuis 2019, accusant l'actuel gouvernement angolais de vouloir politiser l'enterrement de son père avant les élections prévues le 24 août.

Mais un tribunal espagnol avait finalement décidé de remettre le corps de l'ancien dirigeant à sa veuve, Ana Paulo dos Santos, pour être rapatrié et inhumé en Angola. La fille du président défunt avait fait appel jeudi de cette décision, ce qui ne semble pas avoir suspendu le rapatriement.

Elections générales cette semaine

Le rapatriement du corps intervient quelques jours seulement avant l'élection présidentielle prévue mercredi et pourrait favoriser le président sortant Joao Lourenço.

Ce dernier, favori selon les derniers sondages, a tenu samedi un rassemblement de campagne à Luanda devant des milliers de sympathisants du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), son parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975.

Dans un message posté samedi sur Instagram, "Tchizé" a accusé le président Lourenço d'utiliser le corps de son père comme instrument de campagne, qualifiant son rapatriement de "honte mondiale".

Le règne du président défunt, qui a duré près de 40 ans, a été marqué par des affaires de corruption impliquant sa famille.

A son départ en 2017, M. dos Santos avait transmis le pouvoir à M. Lourenço, l'ancien ministre de la Défense. Mais M. Lourenço avait lancé dès son arrivée au pouvoir une vaste campagne contre la corruption ciblant la famille de son prédécesseur.

La campagne avait notamment visé une sœur de "Tchizé", Isabel, la fille aînée, surnommée "la Princesse" et considérée comme la femme la plus riche d'Afrique, mais aujourd'hui traquée par les juges.