"Anatomie d'une chute": Justine Triet révèlera "dans 10 ans" si son héroïne est coupable ou non
La réalisatrice tout juste oscarisée a assuré samedi 16 mars sur France Inter qu'elle lèverait d'ici dix ans un coin du voile sur la fin ambiguë de son film.
Sandra Voyter, l'héroïne d'Anatomie d'une chute, est-elle responsable ou non de la mort de son mari Samuel Maleski? Cette question, auquel le film multi-primé de Justine Triet n'apporte aucune réponse, pourrait trouver une forme de résolution "dans dix ans", a assuré samedi 16 mars sur France Inter la réalisatrice.
Interrogée sur la première radio de France, la cinéaste a assuré qu'elle savait si son héroïne était coupable ou non. "Moi je le sais. Je donnerai la réponse dans dix ans à peu près." Une déclaration que la réalisatrice avait déjà faite aux médias américains lors de la campagne des Oscars.
Confiant sa surprise face aux interprétations différentes du film selon les pays où il a été projeté, elle ajoute: "Ça raconte quelque chose effectivement de la culture. Ça m'a beaucoup surpris qu'en France tout le monde la croie innocente et aux États-Unis coupable. En Espagne, on m'a dit que cette femme était 'très détestable'."
Ces réactions doivent beaucoup à l'interprétation du personnage par Sandra Hüller, souligne Justine Triet: "La façon dont Sandra est incarnée est très féministe. C'est quelqu'un qui est tellement décomplexée dans sa façon de ne pas demander ce qu'elle veut mais de l'imposer... ça a fait réagir. Des gens se sont sentis choqués".
Palme d'Or à Cannes, Anatomie d'une chute dissèque la dégringolade d'un couple et propose une réflexion sur le caractère insaisissable de la vérité. Le film a accumulé les récompenses internationales avec plus de 90 prix dont deux Golden Globes, un Bafta (équivalent d'un César britannique) et un Oscar.