Un an après, le mystère reste entier sur l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse

En contrebas de la résidence de feu Jovenel Moïse, gardée par des agents de l’unité de sécurité générale du palais national (USGPN), une esquisse s’achève.

Les traits du dernier président d’Haïti, les bras ouverts, s’exprimant via un microphone, sont bien révélés. “Nous envisageons une petite cérémonie d’hommage. Ceux qui le veulent pourront venir ici déposer des fleurs”, confie Michel Wilfrid, un habitant du quartier.

À un jour du premier anniversaire de l’assassinat du président Moïse, chez lui, quasiment livré par sa garde rapprochée [qui n’a pas réagi], Michel Wilfrid croit nécessaires les hommages, aussi bien que toutes les réponses sur cet événement ayant produit un choc bien au-delà des frontières d’Haïti.

Si la vérité judiciaire sur l’assassinat n’est toujours pas établie, il y a néanmoins des convictions bien ancrées quant au mobile et aux commanditaires potentiels. “J’ai tellement de questions sans réponses que je colle les morceaux pour avoir des réponses”, a confié l’ex-première dame Martine Moïse, le 4 juillet.

“Massacre”

La veuve du président dit ne pas connaître la teneur d’un document emporté par les assaillants dont un avait mis en joue le président Moïse avant de l’abattre de plusieurs balles. Elle a cependant une conviction arrêtée sur les commanditaires potentiels de ce qu’elle qualifie de “massacre” de son mari.

Le président Moïse, dans ses efforts pour sortir l’État de la capture de certains intérêts économiques, au profit du peuple, s’est attiré la foudre de ces derniers. Il y avait des menaces publiques et d’autres qui ne l’étaient pas. “Mais le président n’avait pas peur. Il a choisi la mort pour nous ouvrir les yeux”, a indiqué Martine Moïse, déplorant que son mari ait eu une “confiance aveugle” à l’égard de ceux qui assuraient sa sécurité.

Pour elle, son mari, ses enfants et le pays, l’ex-première dame a indiqué qu’elle “cherchera [it] jusqu’au bout la justice”.

L’ex-Premier ministre Claude Joseph a lui aussi des convictions sur les commanditaires potentiels du crime. Il maintient que “dans ce crime transversal sont impliqués des secteurs politiques et économiques”. [Un ancien fonctionnaire du ministère de la Justice, mêlé au crime et en fuite], “Felix Badio, [et] le Premier ministre Ariel Henry viennent du même camp politique. […] Le crime est transversal… vous le voyez dans le gouvernement d’Ariel Henry”, a-t-il indiqué soulignant que “ce gouvernement fait obstruction à la justice”.

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