Amour tragique : les dessous de la relation tumultueuse entre Auguste Rodin et Camille Claudel

Le 19 octobre 1943, Camille Claudel décède seule, à 78 ans, dans le froid et la disette, à l’asile de Montdevergues, un établissement isolé dans la campagne avignonnaise. Dix ans plus tard, ses restes seront transférés dans une fosse commune. Le contraste est saisissant avec les funérailles de celui dont elle partagea quinze ans d’une vie dédiée à la même passion dévorante : la sculpture. L’enterrement, le 24 novembre 1917 à Meudon, d’Auguste Rodin, mort à 77 ans, est grandiose. Les discours des officiels se succèdent devant une foule énorme, tandis que Clemenceau publie un article dithyrambique sur "l’artiste le plus célèbre du monde". Que s’est-il passé pour qu’Auguste ait atteint le firmament de la gloire et que Camille se soit éteinte dans l’indifférence générale ?

Née dans le Tardenois, "pays austère aux confins de la Picardie", écrit le cadet et futur écrivain Paul Claudel, Camille est l’aînée de trois enfants dont le père est receveur de l’enregistrement. "Tout le monde se disputait dans la famille", poursuit Paul. Il dépeint sa sœur comme "despotique et cruelle" et animée dès l’enfance "par une passion véhémente pour la sculpture". Dès l’âge de 12 ans, elle fait battre la terre et poser son frère et sa sœur dans la demeure familiale, témoigne le critique d’art Mathias Morhardt, en 1898. Lorsque la famille monte à Paris, en 1881, l’Ecole des Beaux-Arts étant interdite aux femmes, elle s’inscrit à l’académie Colarossi et loue un atelier avec d’autres jeunes filles. C’est (...)

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