Amin Maalouf élu secrétaire perpétuel de l’Académie française

L'écrivain franco-libanais Amin Maalouf pose chez lui à Port-Joinville (Vendée), le 1er octobre 2021.   - Credit:Loïc Venance/AFP
L'écrivain franco-libanais Amin Maalouf pose chez lui à Port-Joinville (Vendée), le 1er octobre 2021. - Credit:Loïc Venance/AFP

En 1986, un jeune auteur franco-libanais pénétrait pour la première fois sous la Coupole. Il avait 37 ans. Il venait recevoir un prix aujourd'hui disparu, le prix Paul-Flat, pour son roman Léon l'Africain. Le secrétaire perpétuel d'alors, Maurice Druon, lui promit qu'un jour, il recevrait de l'Académie une récompense plus conséquente. L'écrivain en accepta l'augure. La séance était présidée par un certain Claude Lévi-Strauss dont le même écrivain ignorait bien sûr que vingt-cinq ans plus tard, il lui succéderait au fauteuil numéro 29.

Dans la longue histoire nouée entre Amin Maalouf et l'Académie française, une autre journée, dix ans plus tard, fut encore plus décisive : cette fois-là, nous raconte-t-il, il assistait à la réception de son ami Hector Bianciotti. C'était en 1997. Déjà en délicatesse avec ses yeux, Jacqueline de Romilly était chargée de lire un texte ; Maurice Druon, à ses côtés, se tenait prêt à lui souffler les mots. « J'ai découvert une chaleur, une fraternité que je n'associais pas à l'Académie. »

Après la cérémonie, il était allé saluer l'helléniste, dont il deviendrait très proche. Et en 2004, elle donna corps à un souhait jusque-là vague et imprécis : une déclaration de candidature dont le nouveau secrétaire perpétuel n'a pas oublié la date du résultat : le 28 octobre. « J'étais prêt à monter dans un taxi, on m'avait dit que mon élection était probable. » Mais il s'agissait de la première après l'entrée un peu forcée de Valéry Giscard d [...] Lire la suite