AMFIS 2022 : On a connu débats plus animés entre LFI et le gouvernement

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POLITIQUE - Sur les bancs de l’Assemblée nationale, les débats sont souvent vifs entre les députés LFI et les représentants du gouvernement. L’ambiance était tout autre ce vendredi 26 août, lors des échanges qui ont opposé Alexis Corbière et Marlène Schiappa puis Clément Beaune et Manon Aubry aux « AMFIS », les universités d’été de la France Insoumise.

En terrain insoumis, les deux représentants de la politique d’Emmanuel Macron ne partaient pas favoris. Les thèmes des débats n’étaient pas non plus propices à des discussions apaisées : « être républicain aujourd’hui » pour Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’économie solidaire et le député Alexis Corbière et la désobéissance européenne pour Clément Beaune, ancien ministre de l’Europe désormais aux Transports et l’eurodéputée Manon Aubry.

Mais contre toute attente, les oppositions frontales entre les deux parties ont été rares. D’emblée, Marlène Schiappa a coupé l’herbe sous le pied des Insoumis : « Je ne suis pas venue chercher les bons et les mauvais points en républicanisme. Je ne suis pas venue en décerner non plus », a déclaré la secrétaire d’État, avant d’attaquer le Rassemblement national « parti qui s’est construit contre la République et qui aujourd’hui ne promeut pas les valeurs de la république ». Une façon de prendre ses distances avec certains membres de la majorité qui renvoient dos à dos LFI et le RN, et ulcèrent les Insoumis. « Je ne suis pas comptable de toutes les attaques contre La France Insoumise », a-t-elle ajouté par la suite.

De quoi satisfaire Alexis Corbière : « Marlène Schiappa a dit qu’elle voterait pour Jean-Luc Mélenchon en cas de duel avec l’extrême droite, ça me va », confie au HuffPost le député après le débat. Marlène Schiappa a aussi « salué » la proposition des députés insoumis d’inscrire l’IVG dans la Constitution, appelant de ses vœux une entente des parlementaires sur ce sujet également soutenu par des députés de la majorité. De même, la secrétaire d’État a recueilli quelques applaudissements en défendant la loi de séparation entre l’Église et l’État, critiquant les représentants politiques en campagne dans les lieux de cultes « quels qu’ils soient » ou « madame Boyer (Valérie Boyer, sénatrice LR, ndlr) qui vient à l’Assemblée nationale ou au Sénat avec un signe religieux ostentatoire, en l’occurrence avec une croix. »

Même ambiance détendue chez Clément Beaune et Manon Aubry qui s’affrontaient quelques instants plus tard dans un débat sur l’Europe. Alors qu’il s’apprêtait à expliquer l’intérêt de la France à faire partie de l’UE, l’actuel ministre des Transports a présenté la France comme « un grand pays, un pays souverain, un pays rebelle ». Interruption amusée de Manon Aubry : « On est un pays insoumis, en fait », taquine l’eurodéputé, provoquant applaudissements et même un sourire amusé de Clément Beaune.

Écoles et jets privés au menu

Cette atmosphère bon enfant n’a cependant pas empêché certains débats plus piquants, en particulier sur des sujets au cœur de l’actualité. Manon Aubry a ainsi pris l’exemple des jets privés pour appuyer son point de vue sur la désobéissance européenne. « Vous avez dit pourquoi ne pas les réguler. (...) Mon inquiétude, c’est qu’on ait ce débat à l’échelle de l’UE. Mais si aucun État européen ne veut le faire à l’échelon européen, pourquoi on s’interdirait de le faire à l’échelon national ? Pourquoi on ne prendrait pas les devants », interroge l’eurodéputée, alors que Clément Beaune, favorable à une régulation, s’est retrouvé en porte-à-faux avec son ministre de tutelle Christophe Béchu.

De leur côté, Alexis Corbière et Marlène Schiappa ont échangé sur l’école, le député LFI en profitant pour critiquer l’action de Jean-Michel Blanquer à l’Éducation Nationale, ainsi que les propos de l’actuel ministre Pap NDiaye, pour qui les députés insoumis sont à la limite « de l’arc républicain ». Marlène Schiappa, mise en difficulté pour justifier l’action du gouvernement - comme la revalorisation du salaire des enseignants, jugée insuffisante - s’est ensuite attiré quelques satisfecit en se disant favorable à la gratuité des fournitures scolaires pour les quartiers les plus modestes. La proposition, faite par le ministre délégué à la Ville Olivier Klein, fait écho aux positions de la France Insoumise.

Ces demi-ententes n’ont bien sûr pas permis de faire disparaître des désaccords de fonds. Ainsi, les arguments de Manon Aubry pour la désobéissance aux règles européennes sont restés inefficaces face à un Clément Beaune défenseur d’une UE à 27, avec « souplesse » mais unie pour instaurer « des rapports de force » et peser à plus grande échelle. De même, Alexis Corbière et Marlène Schiappa ne se réclament toujours pas de la même date de proclamation de la République, 1789 pour l’une et 1793 pour l’autre. Mais qu’importe. Auprès du HuffPost, Alexis Corbière se dit satisfait d’un débat « apaisé » avec « de la fermeté sur le fond et des désaccords » mais sans agressivité. « Les débats deviennent trop souvent conflictuels dans notre société. Je trouvais bien que l’on prenne le temps d’un vrai débat, où l’on peut dérouler notre pensée », ajoute-t-il.

Après lui, ce sont Adrien Quatennens et Ugo Bernacilis qui passeront sur l’estrade samedi. Le premier sera face à Olivia Grégoire, ex-porte-parole du gouvernement et désormais ministre délégué aux PME. Le deuxième échangera avec Rachida Dati, ancienne Garde des Sceaux, pas particulièrement connue pour son calme.

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