Les Amérindiens Navajo s'insurgent contre l'envoi de cendres humaines sur la Lune

Une mission spatiale américaine privée prévoit d'acheminer le mois prochain des cendres de défunts sur la Lune, mais cette activité lucrative suscite la colère de la tribu amérindienne Navajo, qui fustige la "profanation d'un lieu sacré".

La Lune "fait partie de notre héritage spirituel, un objet de révérence et de respect" tenant une "position sacrée dans beaucoup de cultures amérindiennes", a écrit Buu Nygren, le président de la nation Navajo, l'une des plus importantes tribus aux Etats-Unis. Dans sa lettre adressée fin décembre au ministère américain des Transports et à la Nasa, il a demandé le report du décollage.

Des "vols spatiaux commémoratifs"

Jeudi, l'agence spatiale américaine, qui envoie elle-même des expériences scientifiques à bord de la même mission, a répondu en soulignant qu'elle n'en était toutefois pas directement responsable, celle-ci étant menée par le secteur privé. Alors que les entreprises sont appelées à jouer un rôle de plus en plus grand sur la Lune, cette controverse illustre ainsi les débats qui ne manqueront pas de se multiplier sur son utilisation future par des intérêts privés.

L'alunisseur en question ici, nommé Peregrine, a été développé par l'entreprise américaine Astrobotic. Son décollage est prévu lundi de Floride, à bord d'une nouvelle fusée du groupe industriel ULA. L'alunissage doit avoir lieu le 23 février.

Parmi la vingtaine de chargements embarqués : ceux des entreprises Celestis et Elysium Space, spécialisées dans les "vols spatiaux commémoratifs". Celestis a confirmé à l'AFP envoyer à bord de l'alunisseur "une portion symbolique d'ADN et/ou des restes incinérés de 69 personnes".

La cargaison restera dans l'alunisseur

Le créateur de Star Trek, Gene Roddenberry, et l'auteur de science-fiction Arthur C. Clarke, figurent sur la liste publiée par la compagnie, qui dit proposer ce service à partir de 12.995 dollars.

La cargaison ne sera pas déposée sur la surface, mais restera dans l'alunisseur, a précisé Astrobotic, qui a assuré respecter "toutes les régulations et lois pour les activités commerciales au-delà de l'orbite terrestre". Elysium Space n'a pas répondu aux questions de l'AFP.

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