Allocs, la renaissance d’un débat

Le PS fait le forcing pour les moduler selon les ressources des familles ; le gouvernement ne semble pas fermé. Quitte à remettre en cause un dogme de la politique nataliste.

Sur la table, pas dans les tuyaux. Le gouvernement va-t-il «moduler» les allocations familiales ? Toucher à l’uniformité de ces vieilles prestations sociales, qui permettent à tout bénéficiaire, quels que soient ses revenus, de toucher la même aide ? Sans remettre en cause leur «universalité» - tout le monde touche quelque chose -, une majorité de députés socialistes propose ainsi d’instiller une progressivité dans ces allocations. «Je suis parlementaire et je touche les mêmes allocations familiales que ma femme de ménage. Il y a quelque chose qui est un petit peu choquant», a affirmé la vice-présidente PS de l’Assemblée nationale, Laurence Dumont.

Miel. Si les députés socialistes ressortent cette solution à la veille de l’examen à l’Assemblée du projet de loi de finances pour la Sécurité sociale, c’est qu’ils comptent bien trouver une alternative au projet de coupes du gouvernement dans la branche famille. L’enjeu ? Economiser 700 millions d’euros (sur une enveloppe de 60 milliards). Et ce, à grands coups de rabot, sur la prime de naissance - actuellement de 923 euros - qui serait divisée par trois à compter du deuxième enfant, mais aussi sur la majoration des allocations familiales retardée à l’âge de 16 ans - au lieu de 14 aujourd’hui. Le gouvernement prévoit également de baisser les aides à la garde d’enfants pour les plus aisés et de revoir les contours du congé parental pour, là aussi, plus d’économies. Des annonces très mal accueillies. Par une partie de la gauche, qui a du mal à digérer des allégements qui pénaliseraient les plus modestes - par exemple la diminution de la prime de naissance. Mais surtout par la droite, les associations familiales et, bien sûr, la Manif pour tous, qui a su largement faire son miel de ces mesures lors de ses manifestations à Paris et Bordeaux le week-end (...)

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