En Allemagne, cinq fois plus de télétravail qu’avant

Selon la dernière étude de la Fondation Bertelsmann, qui a analysé 55 millions d’offres d’emploi publiées en ligne entre 2019 et mai 2024, les entreprises allemandes proposent cinq fois plus d’emplois en télétravail, soit un total de 18 % des postes, qu’avant la pandémie, explique Die Zeit. La fin de la crise sanitaire n’a d’ailleurs pas mis un frein à cette tendance, qui ne fait que s’amplifier depuis.

Sans surprise, certains secteurs et certaines zones géographiques sont davantage concernés. Dans l’informatique par exemple, 62 % des offres d’emploi comprennent une option de télétravail. Sept des dix professions les plus télétravaillées sont d’ailleurs dans le secteur de l’informatique. “Un secteur se démarque des autres : celui des professeurs de langues étrangères. Vraisemblablement, selon l’analyse, cela est dû aux nombreux cours en ligne proposés”, souligne Der Spiegel. “L’écart se creuse : plus les salariés sont qualifiés, plus il y a d’offres de travail à domicile”, a déclaré Gunvald Herdin, expert de la Fondation Bertelsmann, à Die Zeit. Pour les postes peu qualifiés et non-cadres, l’augmentation existe aussi mais elle est moindre.

Il existe aussi “un écart évident entre les zones urbaines et rurales” : “plus de 30 % des postes proposés à Düsseldorf, Francfort-sur-le-Main et Stuttgart offrent la possibilité de travailler à domicile”, souligne le quotidien. Tandis que les ruraux vont plus au bureau, les urbains eux vont de plus en plus s’installer à la campagne si l’infrastructure numérique le permet.

Évidemment, “aucun patient ne peut être lavé, aucun toit ne peut être installé et aucune voiture ne peut être réparée via un appel vidéo”, insiste Der Spiegel. Pourtant tous les salariés aspirent à plus d’autonomie et donc plus de télétravail. L’hebdomadaire suggère que “dans l’artisanat ou les soins infirmiers, par exemple, une semaine de quatre jours pourrait être plus appropriée”.

Hannes Zacher, psychologue industriel à l’université de Leipzig, interrogé par le magazine pense qu’“un maximum de deux jours de télétravail sur une semaine de cinq jours est optimal”, pour préserver la frontière entre vie privée et vie professionnelle notamment et permettre aux entreprises de maintenir leurs effectifs et d’éviter les démissions. Selon lui, les entreprises doivent veiller à proposer le télétravail aussi bien aux femmes qu’aux hommes car “si les femmes étaient plus invisibles au travail, elles seraient également plus susceptibles d’être négligées lors des promotions, quelles que soient leurs compétences”, explique Der Spiegel.

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