Alerte sur la pêche et le tourisme au Venezuela après une invasion de méduses

Depuis plusieurs semaines, des centaines de méduses boulet de canon (Stomolophus meleagris) ont envahi les eaux turquoises des côtes des États d’Aragua, de La Guaira où de Falcón, au Venezuela. Elles forment des bancs blanchâtres qui “changent le paysage marin et créent des scènes presque surréalistes”, écrit le journal La Republica.

Une situation inhabituelle qui “affecte significativement la pêche et qui préoccupe les habitants et les autorités” de cette région touristique, note le quotidien péruvien. Selon les scientifiques, elle pourrait être liée à “des changements des conditions environnementales, comme l’augmentation de la température de la mer”, associée au changement climatique et au phénomène El Niño.

Invasion de méduses au Venezuela.. COURRIER INTERNATIONAL
Invasion de méduses au Venezuela.. COURRIER INTERNATIONAL

La présence de ces invertébrés gélatineux a déjà des effets importants sur les communautés de pêcheurs, qui pâtissent de la diminution des bancs de poissons, précise au média vénézuélien Crónica Uno Joxmer Scott Frías, biologiste à l’Université centrale du Venezuela. “Ces nombreux organismes que nous voyons dans nos eaux ont besoin de se nourrir. S’ils se nourrissent beaucoup, cela signifie qu’ils enlèvent de la nourriture aux larves des poissons commerciaux, qui sont des organismes importants dans les écosystèmes.”

La présence de ces cnidaires aux tentacules urticants – capables de provoquer des piqûres douloureuses ou des réactions allergiques – pourrait dissuader les touristes de s’approcher des côtes où elles échouent. Elles ne représentent cependant pas un grave danger pour la santé publique, dans la mesure où leur toxine est “plutôt légère”, ajoute le scientifique.

Il s’agit tout de même d’“une alerte”, précise-t-il, car leur prolifération peut être également liée à la diminution de prédateurs naturels tels que les requins et les tortues, et à l’augmentation de la pollution maritime, qui comporte des éléments dont elles s’alimentent.

En attendant d’en savoir plus, les communautés locales ont commencé à réfléchir à la façon dont elles pourraient profiter de ce phénomène atypique, comme le fait le Mexique par exemple, qui vend sur le marché asiatique les méduses qui tombent dans ses filets.

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