Comment Al-Qaida tisse son réseau sur la Toile

Londres, Charm El-Cheikh : deux attentats attribués au terrorisme islamiste portant le label Al-Qaida viennent se rajouter à la longue liste des attaques qui ensanglantent de plus en plus de pays de la planète. “Les filières du terrorisme international obéissent-elles à un centre de commande regroupé ? Les cellules d’Al-Qaida sont-elles coordonnées dans leurs frappes aveugles ?” se demande Le Temps. Les spécialistes du terrorisme islamiste sont d’accord pour “écarter l’hypothèse d’une structure pyramidale qui centralise et coordonne les actions aux différents points du globe”, poursuit le quotidien de Genève.

“Il est douteux que les explosions qui ont secoué le Royaume-Uni aient été coordonnées avec celles qui ont frappé Charm El-Cheikh. Les deux attaques doivent être perçues comme un flot de terreur qui a surgi à des moments rapprochés”, enchaîne le quotidien israélien Ha’Aretz, sous la plume de son correspondant militaire Ze’ev Schiff.

De même, les attaques qui ont eu lieu le 7 et le 21 juillet à Londres n’auraient pas de lien entre elles. Selon Barthélemy Courmont, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris, qui s’exprime dans les pages du Temps, “il semble que l’attentat du 7 juillet ait été lié à la présence britannique en Irak. Dans ce sens, on peut faire un parallèle avec ce qui s’était passé à Madrid. Pour le second, il n’y a pas eu à ce jour de revendication crédible. Les armes utilisées dénotent un amateurisme réel. Peut-être a-t-on assisté à un phénomène d’imitation.”

“La mort de certains chefs d’Al-Qaida a été une bénédiction pour l’organisation, qui a vu la naissance et la prolifération d’une quantité d’autres chefs, tous désireux de faire oublier les leaders charismatiques par des coups d’éclat d’envergure”, ajoute le quotidien algérien L’Expression.

Ainsi, les méthodes se ressemblent, mais les auteurs, tout comme leurs objectifs, se diversifient. “La seule forme de coordination est idéologique. Elle concerne des groupes locaux galvanisés par les attaques ailleurs dans le monde”, affirme, toujours dans les pages du Temps, Dominique Thomas, spécialiste français des mouvements islamistes. En effet, les attentats de Charm El-Cheikh ne visaient ni la coalition en Irak ni les Occidentaux. La cible de cet acte criminel était avant tout égyptienne. C’est en particulier un coup sévère pour le président Hosni Moubarak, qui s’apprête à tenir en septembre prochain des “élections libres”.

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