Aide médicale d’État : les vrais chiffres pour tout comprendre
Attention sujet miné, passionnel, qui mélange santé, humanitaire, politique et, parfois, langue de bois. Faut-il réformer l'aide médicale d'État, qui permet depuis 2000 aux étrangers en situation irrégulière d'avoir accès gratuitement aux hôpitaux et aux médecins ?
Les sénateurs ont franchi le pas mardi 14 novembre en la transformant en « aide médicale d'urgence » (AMU), aux conditions bien plus restrictives et réservée au traitement des maladies graves. En clair, la fin de l'aide médicale d'État (AME).
La bataille va se jouer à l'Assemblée nationale dès le 11 décembre, car cet article fait partie du projet de loi « immigration ». La Première ministre Élisabeth Borne a déjà fait connaître son opposition à la suppression de l'AME, au nom de la générosité française. Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a embrayé, sur France Info dimanche 12 novembre, en certifiant que le gouvernement ne reviendrait « jamais » sur ce dispositif « de santé publique ».
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Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, semble s'être rangé à leur avis, alors qu'il s'était déclaré favorable à la version du Sénat « à titre personnel ». Une nouvelle bataille d'Hernani va-t-elle se jouer ? 3 500 médecins ont signé une pétition pour protester contre la suppression de l'AME, mais les positions publiques des uns et des autres ne signent pas une unanimité sur ce sujet complexe.