Agacé par les critiques de son "Napoleon", Ridley Scott rétorque que "les Français ne s'aiment pas eux-mêmes"
Ridley Scott est peu ouvert aux critiques. Le réalisateur, dont le film sur l'empereur Napoléon Bonaparte arrive en salles ce mercredi 22 novembre, prend assez mal qu'on vienne lui chercher des poux dans le biopic. Surtout si l'on est historien.
"Je n'ai pas eu besoin d'historiens pour réaliser mon épopée napoléonienne", balance-t-il ainsi dans une interview au Times. Il avait auparavant suggéré à ceux qui cherchaient des erreurs ou des anachronismes dans son biopic de se "trouver une occupation".
"Fermez-la"
"Comme toute l'histoire, elle [celle de Napoléon] a été rapportée. Napoléon meurt, puis, 10 ans plus tard, quelqu'un écrit un livre. Puis quelqu'un reprend ce livre et en écrit un autre et ainsi, 400 ans plus tard, il y a beaucoup d'imagination [dans les livres d'histoire]. Lorsque j'ai des problèmes avec des historiens, je leur demande: "Excusez-moi, mon pote, vous étiez là? Non? Eh bien, fermez-la alors'".
Parant les coups venus de France, le réalisateur a également lancé dans une interview à BBC News:"Les Français ne s'aiment pas eux-mêmes".
Dès la bande annonce, les historiens se sont lancés, comme il se doit, dans une grande opération de fact-checking, passant au crible, costumes, armes et coiffures. pas toujours pour critiquer le travail de reconstitution, d'ailleurs.
"Un sacré enfoiré"
"Ca ressemble au procès que faisaient l'historiographie anglo-saxonne contre Napoléon il y a déjà quelques décennies", estime au micro de BFMTV l'historien Patrice Gueniffey. "Ca se termine notamment par une liste défilante des victimes des campagnes napoléoniennes, liste qui est entièrement bidon, d'ailleurs. C'est tout à fait accablant pour Napoléon, en oubliant que pour faire la guerre, il faut être deux en général."
De son côté, Ridley Scott ne cache pas son point de vue sur l'empereur: "Franchement, c'était un sacré enfoiré", lâche-t-il dans le Times. Assumant des raccourcis historiques - Napoléon n'a pas tiré au canon sur les pyramides d'Egypte pendant la campagne d'Egypte - le réalisateur britannique explique: "Je ne sais pas s'il l'a fait, mais c'était une façon rapide de dire qu'il avait pris l'Égypte".