« Aftersun », une claque bouleversante à ne pas rater

Paul Mescal et Frankie Corio dans le film de Charlotte Wells, Aftersun, en salle le 1er février.  - Credit:MUBI A 24
Paul Mescal et Frankie Corio dans le film de Charlotte Wells, Aftersun, en salle le 1er février. - Credit:MUBI A 24

C'est un film de vacances où le soleil le dispute à la mélancolie, une histoire d'enfance revue avec la lucidité amère de l'âge adulte. L'héroïne de Aftersun, très bien accueilli à la Semaine de la critique au Festival de Cannes au printemps dernier, c'est Sophie (Celia Rowison-Hall) qui n'a pas trente ans. Elle est hantée par un séjour passé en Turquie avec son père, Callum (Paul Mescal), l'été de ses dix ans. Qu'il improvise un jeu dans la piscine ou s'amuse du spectacle médiocre que propose le club de vacances voisin, Callum se montre souvent en synchronie parfaite avec l'espiègle petite Sophie (Frankie Corio). Il y a là une euphorie, une communion entre le père et sa fille qui rendent ces instants inoubliables pour Sophie comme pour le spectateur. Et puis ces instants de jeu et d'insouciance soulignent l'extrême jeunesse de ce garçon dont on comprend qu'il est devenu père en même temps qu'il accédait à l'âge adulte.

Mais à ces moments de bonheur succèdent ceux où Callum se referme sur lui-même, plonge dans le mutisme ou confie à Sophie son immense lassitude. Ces moments où l'on se rend compte qu'il ne dira jamais comment il s'est blessé le poignet (il porte un plâtre)… et où il monte sur le balcon de sa chambre d'hôtel, tenté – peut-être – de se laisser basculer dans le vide.

Il faut dire ici combien le jeune Irlandais Paul Mescal, découvert dans la série Normal People, mérite les honneurs que lui réserve déjà la profession, – il vient d'être nommé aux O [...] Lire la suite