Afghan tué à Colmar : deux suspects interpellés après 9 jours de cavale

Candles and flowers are laid in front of a building following the murder of a young 27-year-old Afghan man on August 14, shot dead after protesting against urban dirt-bike riding on the sidewalk, in Colmar, northeastern France on August 17, 2022. -

FREDERICK FLORIN / AFP

Des bougies et des fleurs en hommage au réfugié Afghan tué par balle à Colmar le 14 août 2022.

FAITS DIVERS - Après plus d’une semaine de cavale, un jeune homme de 17 ans, suspecté d’avoir tué par balle un réfugié afghan de 27 ans à Colmar, dans le Haut-Rhin, a été interpellé ce mardi 23 août à Sarcelles, dans le Val d’Oise.

L’interpellation a eu lieu vers 13 h 30 et « la personne a été placée en garde à vue », a indiqué la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, dans un communiqué, sans préciser s’il s’agissait bien du tireur présumé comme l’ont affirmé à l’AFP plusieurs sources proches de l’enquête.

Selon l’un d’elles, la personne interpellée, placée en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre, est âgée de 17 ans, alors qu’un complice, tout juste majeur, est toujours recherché. « Les investigations se poursuivent », a simplement souligné la procureure de Colmar.

Une rixe entre deux bandes à Colmar

De passage à Colmar pour retrouver des amis dans le quartier Europe, quartier dit de Reconquête république (QRR) situé à l’ouest de cette ville touristique, la victime, réfugiée en France depuis 2017, a été tuée le 14 août d’une balle dans le thorax.

Importuné par les bruits d’un scooter, Abdul Quayyeem Ahmadzai avait demandé au conducteur de s’éloigner. Ce dernier l’avait alors insulté, avant de revenir « avec plusieurs individus », avait détaillé, après l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour assassinat, Catherine Sorita-Minard.

Une rixe avait éclaté entre les deux groupes et, « alors qu’une partie des protagonistes se dispersait, un coup de feu était tiré par un individu, selon les témoins entendus dans le cadre de l’enquête, en direction de la victime », selon la magistrate.

« Justice pour Abdul », ont clamé les proches de la victime

Le jeune Afghan est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital dans la nuit. L’autopsie a confirmé qu’il avait été atteint d’une seule balle. Le tireur présumé et son complice étaient depuis en fuite, au grand désespoir des proches de la victime, dont le cercueil devait être rapatrié ce mardi vers l’Afghanistan.

« On remercie les policiers d’avoir attrapé la personne, c’est une bonne nouvelle », a réagi auprès de l’AFP Sardarwali Tarakhin, ami de la victime, visiblement soulagé comme d’autres proches par la nouvelle de cette arrestation.

Lundi, environ 200 personnes s’étaient réunies autour de son cercueil pour une cérémonie funéraire à la Grande Mosquée de Strasbourg. Ses proches, agacés que les coupables soient alors toujours en fuite, avaient réclamé « la justice pour Abdul ». Employé dans une usine automobile à Mulhouse, Abdul Quayyeem Ahmadzai laisse une femme et quatre jeunes enfants restés en Afghanistan, selon ses amis.

L’hypothèse du rodéo urbain contestée

Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est félicité de l’arrestation du tireur présumé. « La police gagne toujours à la fin. Merci aux enquêteurs pour leur travail acharné », a-t-il écrit.

Peu après l’assassinat, le ministre avait dépêché à Colmar la CRS 8. Cette unité mobile de maintien de l’ordre susceptible d’intervenir dans de très brefs délais sur tout le territoire a multiplié les contrôles pendant quelques jours.

L’hypothèse d’un « rodéo urbain » avait été évoquée dans un premier temps comme un possible déclencheur à cette rixe mortelle avant d’être contestée. « Ce n’est pas parce que quelqu’un est en scooter qu’il fait un rodéo », avait relevé, deux jours après les faits, le maire LR de Colmar, Éric Straumann.

« Cette arrestation permettra de comprendre les circonstances de cet assassinat. Félicitations à la Police », a tweeté l’édile.

À voir également aussi sur le Huffpost : Éric Dupond-Moretti assure n’avoir « jamais été informé » du karting à la prison de Fresnes

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