Affaire du petit Grégory : le corbeau derrière une lettre envoyée aux grands-parents en 1985 identifié

Une femme qui a envoyé un courrier aux grands-parents Villemin a été confondue par son ADN. Mais elle ne risque plus de poursuite.

Près de 40 ans après la mort du petit garçon à Lépanges-sur-Vologne, l’identité de l’auteur de l’une des lettres anonymes reçue par la famille Villemin a pu être identifiée, trahi par son ADN.
Ho New / Reuters Près de 40 ans après la mort du petit garçon à Lépanges-sur-Vologne, l’identité de l’auteur de l’une des lettres anonymes reçue par la famille Villemin a pu être identifiée, trahi par son ADN.

FAITS DIVERS - Bien des années après le début de l’affaire Gregory, un des mystères a enfin été levé. Celui d’une lettre anonyme envoyée aux grands-parents du petit garçon, moins d’un an après sa mort. Comme le dévoilent Marianne et Le Parisien ce mercredi 11 octobre, l’autrice de ce courrier a été confondue par son ADN.

Mais cette découverte ne devrait pas réellement faire avancer l’enquête sur la mort du garçon de 4 ans, assassinée en octobre 1984 à Lépanges-sur-Vologne, dans les Vosges.

Dans cette lettre envoyée en juillet 1985, un corbeau écrivait vouloir s’en prendre à nouveau à la famille : « Je vous ferez (sic) à nouveau votre peau à la famille Villemain (sic) (…) Prochaine victime, Monique », pouvait-on notamment lire dans ce courrier. L’un des nombreux reçus par la famille Villemin avant comme après le drame.

Près de quarante ans après, en 2021, Christine et Jean-Marie Villemin, les parents de Gregory, avaient demandé à la justice d’examiner plusieurs traces ADN grâce à des expertises génétiques modernes, permettant de relier une empreinte génétique avec celles de personnes issues de la même parenté. Ces recherches en « ADN de parentèle » permettent ensuite de comparer l’ADN potentiellement trouvée avec celles du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

Et les expertises génétiques ont finalement trouvé une concordance génétique avec une femme guadeloupéenne inscrite au FNAEG. Condamnée pour escroquerie, l’autrice du courrier anonyme de 1985 vivait à Paris au moment de la mort de Gregory.

Interrogée dans le cadre de ces découvertes, cette femme a expliqué être passionnée de ce fait divers marquant des années 80 avant de reconnaître les faits, non sans « remords », comme le précise Marianne. Pour autant, l’autrice du courrier ne risque plus rien sur le plan pénal et n’est reliée en rien à l’affaire.

Jusqu’où la science peut-elle aller ?

Cette découverte sonne donc comme une petite victoire dans un océan de mystère. D’autant plus que neuf ADN différents sont répertoriés dans le dossier du petit Gregory, tous découverts par les enquêteurs sur la scène de crime, les vêtements de l’enfant ou sur les différentes lettres anonymes reçues au fil des années.

Marianne précise d’ailleurs que d’autres expertises sont toujours en cours pour identifier ces autres traces génétiques. Parmi elles, on retrouve notamment l’ADN retrouvée sur le timbre de la lettre qui revendiquait l’assassinat du petit garçon.

Auprès du Parisien, Me Christine Chastant-Morand s’est réjoui de cette découverte et des perspectives offertes par les nouvelles méthodes scientifiques sur l’ADN. L’avocate de longue date du couple Villemin estime à ce sujet que « cela prouve qu’on a eu raison de croire en ces expertises ADN ». « Avec les avancées de la science, le temps peut nous aider », ajoute-t-elle.

« Jean-Marie et Christine Villemin ont eu raison d’y croire et de poursuivre », selon leur avocate, qui rappelle une fois encore que ses clients continuent de chercher la « clé » qui permettra de découvrir « ce qu’a vécu Grégory durant ses dernières heures de vie ».

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