Affaire Jubillar : « Un exercice délicat »… Comment juger un meurtre lorsqu’il n’y a ni corps ni aveux ?

PROCES - Le parquet général a requis le renvoi de Cédric Jubillar, soupçonné d’avoir tué sa femme, devant la cour d’assises. Lui n’a eu de cesse de nier toute implication, et le corps de la jeune infirmière n’a pas été retrouvé

Comment se forger une intime conviction lorsqu’il n’y a ni scène de crime, ni corps, et que le principal accusé n’a de cesse de nier les faits qui lui sont reprochés ? C’est la question qui se posera vraisemblablement lors du procès de Cédric Jubillar. Ce jeudi, le parquet général de Toulouse a estimé que les charges qui pesaient à l’encontre de ce père de famille, principal suspect dans la disparition de sa femme, Delphine, étaient suffisantes pour le renvoyer aux assises. Et ce, malgré ses constantes dénégations et surtout le mystère entourant le corps de la jeune infirmière. En dépit de multiples fouilles, il n’a jamais été retrouvé. La décision sera rendue le 26 septembre.

« L’existence d’un corps n’est pas le seul moyen d’être convaincu de la culpabilité d’un accusé », estime d’emblée Jean-Pierre Deschamps. Le magistrat, aujourd’hui à la retraite, en sait quelque chose : c’est lui qui présida, en 2007, le procès en appel de Maurice Agnelet, accusé de l’assassinat de sa maîtresse, Agnès Le Roux. Cette jeune héritière a disparu à l’automne 1977 sans que son corps ne soit jamais retrouvé. « Ce n’est pas parce qu’il n’y avait pas de corps ou de scène d(...) Lire la suite sur 20minutes

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