Affaire Joël Guerriau: Sandrine Josso se dit "toujours en état de choc" et explique que le taxi "lui a sauvé la vie"

Une élue "toujours choquée". Invitée ce mardi matin sur l'antenne de BFMTV, la Sandrine Josso est revenue sur sa plainte déposée à l'encontre du sénateur Joël Guerriau, qu'elle accuse de l'avoir droguée en vue de l'agresser sexuellement.

La députée, qui se dit "toujours en état de choc", dit "prendre conscience que j’ai eu, dans cette affaire, dans ce malheur, beaucoup d’aide, de soutien" et évoque "un chauffeur de taxi qui m'a sauvé la vie."

"Je suis tout le temps sur le qui-vive, dès que je me retrouve seule dans un endroit que je ne connais pas je me mets à paniquer, ça m’agace au plus haut point. Je me dis que les personnes qui vivent un viol derrière, mais comment ils font pour s’en remettre", ajoute-t-elle.

Les jours qui ont suivi la plainte, une confrontation entre la députée et le sénateur a eu lieu, un moment éprouvant. "Ça a duré deux heures. Je ne pouvais pas le regarder, j’étais derrière, lui c’était épouvantable, j’ai pleuré", dit-elle, évoquant les "propos lunaires" de Joël Guerriau.

"Petit sachet blanc"

Lors de cette longue prise de parole à notre antenne, Sandrine Josso est revenue sur la chronologie des faits. "Il m’a tout simplement dit que c’était chez lui, car il y aurait moins de monde et moins de bruit, qu’il allait cuisiner des fajitas", se rappelle-t-elle.

"Ce qui me paraissait bizarre c’était son envie de trinquer plusieurs fois pour que je boive plusieurs gorgées, il me disait ‘mais tu ne bois rien.’ Le champagne n’avait pas le même goût que d’habitude, il était plus sucré", ajoute-t-elle.

Autre élément qui interpelle l'élue, les effets de lumière créés par le sénateur. "Il se levait, il allait tourner son variateur, il mettait la lumière très forte et la baissait tout à coup", détaille-t-elle. Elle apprendra plus tard, par des médecins, que cette technique est utilisée pour "activer l'efficacité de la drogue."

C'est lorsqu'elle voir le sénateur "tenir dans ses mains un petit sachet blanc qu'elle met sous le plan de travail" que Sandrine Josso prend la décision de quitter les lieux.

"Je tremble, je suis en sueur, je comprends le guet-apens dans lequel je suis tombé et il ne faut pas que je montre un signe de faiblesse, un instinct de survie et je quitte l’appartement. Il me suit, ça a été des minutes épouvantables, il me suit sur le palier, dans l’ascenseur, dans la cour d’immeuble, dans la rue, jusqu’à ce que je m’assieds dans le taxi."

"Le dire tout de suite"

De plus, Sandrine Josso a appelé les victimes potentielles à "faire confiance à son corps."

"Dès qu’on sent le moindre goût différent d’une boisson, arrêtez de boire tout de suite, en parler tout de suite à quelqu’un, partir tout de suite et aller se faire faire une prise de sang, si on peut uriner dans un flacon immédiatement, porter plainte, le dire tout de suite", conseille-t-elle.

Lundi, la députée de Loire-Atlantique avait pour la première fois pris la parole sur ce sujet, indiquant sur France 5 avoir "cru mourir", et que "l'instinct de survie nécessaire" lui a permis, alors que son état se détériorait, de quitter le domicile de Joël Guerriau.

Article original publié sur BFMTV.com