Affaire Bygmalion: Jérôme Lavrilleux "contraint de faire appel" pour éviter d'être "une cible absente"

Jérome Lavrilleux sur BFMTV le 1er octobre.  - BFMTV
Jérome Lavrilleux sur BFMTV le 1er octobre. - BFMTV

"Je suis contraint de faire appel." Au lendemain de sa condamnation dans l'affaire Bygmalion pour complicité d'escroquerie, abus de campagne et complicité de financement illégal de campagne électorale, Jérôme Lavrilleux annonce qu'il fera appel de cette décision alors même qu'il ne se dit pas "victime d'une injustice".

"J'ai enfreint la loi, c'est normal de payer", a dit l'ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé sur BFMTV ce vendredi matin.

Cette décision de faire appel lui est donc dictée non pas pour contester cette peine mais parce que d'autres acteurs de ce procès ont annoncé faire appel de leur condamnation, à commencer par Nicolas Sarkozy. "Il y aura un second procès, explique Jérôme Lavrilleux. Si ce n'est pas moi, c'est le procureur qui fera appel, ça paraîtrait bizarre si je suis absent.

Et de poursuivre: "Je ne veux pas être une cible absente."

Réglement de comptes avec Sarkozy

Dans cette peine prononcée par le tribunal correctionnel de Paris de trois ans de prison, dont deux ans ferme aménageables sous bracelet électronique, l'ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé, alors patron de l'UMP pendant la campagne électorale de 2012, y voit "une petite satisfaction".

"Je n'ai pas eu le maximum que ce que prévoyait la loi", souligne-t-il. Il rappelle alors qu'il n'était "pas le candidat", qu'il n'était "pas celui qui demandait". Une allusion à Nicolas Sarkozy.

En effet, Jérôme Lavrilleux a eu des mots durs à l'encontre de ses co-prévenus, anciens dirigeants de Bygmalion ou cadres de l'UMP, - alors que seulement trois d'entre eux ont reconnu la fraude - et principalement contre Nicolas Sarkozy. Ce dernier a été condamné à un an de prison ferme pour avoir laissé déraper les comptes de sa campagne présidentielle de 2012, en demandant toujours plus de meetings et de dépenses.

"Il n'a qu'un an parce que la loi ne prévoit qu'un an. Il a le maximum que la loi prévoyait et le double de ce qui avait été requis", estime Jérôme Lavrilleux, rappellant que Nicolas Sarkozy a été "condamné deux fois à de la prison ferme". "Ca se pose là", laisse-t-il planer.

"Je n'irai jamais en prison"

Face aux critiques émises à l'encontre de la justice qui ferait de Nicolas Sarkozy un justiciable pas comme les autres, Jérôme Lavrilleux prend le contre-pied. "Ce n'est pas vrai, on a une justice qui a fait son travail", estime-t-il, rappelant que la juge a "tordu le cou" aux idées émises par certains que cette fraude avait eu un but personnel.

"Il n'y a pas eu de détournement de fonds, il n'y a pas eu de trésor de guerre au profit de Jean-François Copé ou je ne sais qui, il n'y a pas eu d'argent capté pour moi", martèle-t-il.

Interrogé sur son avenir et sur ce futur procès en appel où Jérôme Lavrilleux risque de voir sa peine alourdie avec une condamnation qui l'enverrait en prison - la loi prévoyant une peine allant jusqu'à 5 ans de prison pour les faits qui lui sont reprochés - il assure: "Je n'irai jamais en prison, je n'irai jamais en prison. Voilà, on verra..."

Article original publié sur BFMTV.com