Adieu Monsieur Haffmann (France 2) - Gilles Lellouche dans la peau d'un collabo : "Je ne voulais pas le transformer en méchant caricatural"

Le cinéma français a beaucoup traité la Seconde Guerre mondiale sous l’angle de ses héros et de la Résistance, moins sous celui des collaborateurs. Avec Adieu Monsieur Haffmann, Fred Cavayé signe un drame sur la naissance d’un salaud durant l’Occupation. Une adaptation libre de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Philippe Daguerre, qui se déroule en 1941, à Paris. Pressentant le sort que lui réservent les Allemands, le bijoutier juif Joseph Haffmann (Daniel Auteuil) confie sa boutique et son appartement à son employé, François Mercier (Gilles Lellouche) et à sa femme (Sara Giraudeau), avant de tenter de rejoindre la zone libre. Mais le plan d’évasion échoue, et Haffmann se voit alors obligé de se terrer dans sa propre cave…

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Le réalisateur, plus habitué aux thrillers musclés (À bout portant, Mea Culpa…) et aux comédies populaires (Radin !, Le Jeu), est obsédé par une question : « Comment quelqu’un de “normal” peut-il devenir un monstre, non pas par idéologie, mais par appât du gain ? François est quelqu’un pour qui l’on a de l’empathie au début, et que l’on suit dans sa descente aux enfers. » D’abord honnête travailleur, le personnage de Gilles Lellouche comprend vite que coopérer avec les nazis peut lui permettre d’augmenter sensiblement son niveau de vie. Peu à peu, le piège se referme sur lui. « J’ai eu le trac, parce que je ne voulais pas le transformer en méchant caricatural ou stéréotypé », confie l’acteur, dont il s’agit du premier rôle de crapule. « J’avais envie que l’on puisse avoir une certaine forme de compassion, qu’on le comprenne. Je pense vraiment que tout homme reste humain, même s’il s’agit d’un vrai salopard. »

MISE EN SCÈNE ÉPURÉE

Moment de bascule dans le scénario, la rafle du Vél’ d’Hiv’ est pourtant traitée en sourdine, avec quelques plans sur des boutiques juives fermées et des valises encore pleines jonchant la rue. Une simple évocation de l’horreur, qui n’était pas programmée : au départ, le cinéaste avait envisagé une grande scène se déroulant dans le restaurant Maxim’s, avec plus de deux cents figurants. Le premier co...

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