Adèle Haenel : fin de l’enquête visant Christophe Ruggia après les accusations d’agressions sexuelles

Retirée du monde du cinéma, l’actrice césarisée à deux reprise avait choisi de porter plainte en 2019 contre le cinéaste français.
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JUSTICE - Depuis le 22 août, les investigations portant sur les accusations d’agressions sexuelles de l’actrice Adèle Haenel contre le réalisateur Christophe Ruggia sont terminées, a indiqué la juge d’instruction chargée de l’enquête. Une information confirmée par le parquet de Paris à l’AFP ce mardi 12 septembre.

La clôture de cette information judiciaire intervient près de deux mois après une confrontation de plusieurs heures le 29 juin entre la comédienne de 34 ans, et le réalisateur de 58 ans. Désormais, les deux parties vont pouvoir adresser leurs observations, avant que le parquet ne prenne ses réquisitions.

Christophe Ruggia a été mis en examen le 16 janvier 2020 pour « agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime », Adèle Haenel étant âgée de 12 à 15 ans au moment des faits reprochés. Le cinéaste est depuis placé sous contrôle judiciaire.

« Harcèlement sexuel permanent » et « attouchements »

Retirée du monde du cinéma, la comédienne récompensée par deux César, avait dénoncé en 2019 auprès de Mediapart l’« emprise » du réalisateur pendant la préparation et le tournage du film « Les Diables », sorti en 2002. Elle avait également fait état d’un « harcèlement sexuel permanent », d’ « attouchements » répétés et de « baisers forcés dans le cou », alors qu’elle était encore adolescente.

Dans un droit de réponse, Christophe Ruggia s’était décrit comme « sans doute le premier admirateur d’Adèle Haenel » et avait réfuté « les gestes physiques et le comportement de harcèlement sexuel dont elle (l)’accuse ».

Il avait reconnu avoir « commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite » et son « emprise (...) à l’égard de l’actrice » avec qui il « rêvait de tourner à nouveau ».

Les accusations de la comédienne avaient provoqué un séisme dans le cinéma français, resté jusque-là imperméable au mouvement #MeToo. Refusant dans un premier temps de saisir la justice, Adèle Haenel avait finalement porté plainte après l’ouverture d’une enquête préliminaire le 6 novembre 2019, confiée par le parquet de Paris à un juge d’instruction.

Depuis cette date, Adèle Haenel n’a eu de cesse de dénoncer « la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels ». Elle n’avait d’ailleurs pas hésité à quitter la cérémonie des César en direct pour s’opposer au prix de meilleur réalisateur remis à Roman Polanski en février 2020.

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