Accusé de recul sur les pesticides, le ministre de l'Agriculture assure que "l'écologie n'est pas du tout en pause"

Marc Fesneau l'assure ce lundi 5 février sur France Culture: "L'écologie n'est pas du tout en pause". Une façon pour le ministre de l'Agriculture de répondre aux associations et élus qui ont critiqué le gouvernement après la mise en pause du plan Écophyto, visant à réduire de moitié les pesticides d'ici 2030 - une mesure prise pour répondre à la colère des agriculteurs.

"Aucune molécule ne va être réautorisée pendant cette pause", cherche à relativiser Marc Fesneau, soulignant également qu'il n'y aura "aucun changement sur les produits et molécules phytosanitaires".

L'objectif de cette pause, annoncée jusqu'au Salon de l'agriculture dans trois semaines, est de "trouver une trajectoire qui soit crédible, des moyens crédibles et des alternatives" elles aussi "crédibles", énumère le ministre.

Il rappelle que le plan Écophyto tel qu'arrêté aujourd'hui ne pondère pas la réduction du produit à sa dangerosité. "Avec l’indicateur tel qu'il est construit aujourd'hui, un passage avec un produit toxique est mieux valorisé que si vous faites deux ou trois passages avec un produit qui ne pose pas de problème de toxicité", explique-t-il.

"Or, la priorité c'est de réduire les produits qui ont le plus d'impact sur la santé ou l’environnement", abonde Marc Fesneau.

"Personne n'a mis en pause les moyens budgétaires"

Si le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a déclaré ce dimanche au Grand Jury-RTL-M6 que les pesticides les plus dangereux, les CMR-1, ont "baissé de 96% au cours des cinq dernières années" sur le territoire, il a prévenu que l'indicateur français, le Nodu, ne "nous conduit pas à nous en rendre compte"

Il a ajouté: "On continue à regarder les pesticides non pas en fonction de leurs risques mais les pesticides de manière générale".

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, insiste également ce lundi sur le fait que "personne n'a mis en pause les moyens budgétaires qui sont ceux du gouvernement sur ces questions".

Et d'évoquer notamment les 250 millions d'euros consacrés à la protection de la nature et de l'eau en 2024 afin de réduire le recours aux pesticides. Dans le budget 2024, il y a 1,2 milliard d'euros de plus à destination es agriculteurs pour engager les transitions.

Article original publié sur BFMTV.com