"Une abjection": Marine Le Pen outrée par la chanson anti-RN "No Pasaràn" de 22 rappeurs français

Marine Le Pen réagit à No Pasarán, morceau commun dévoilé par une vingtaine de rappeurs pour s'opposer à l'extrême-droite dans le cadre des législatives. La leader du parti d'extrême-droite relaie sur X (ex-Twitter) une sélection des paroles les plus violentes du morceau et demande à la justice de s'en saisir.

"Le Nouveau Front populaire. Ça donne envie, non?", ironise-t-elle en commentaire. "J'espère que le parquet va se saisir de cette abjection."

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a quant à lui dénoncé "des appels au meurtre, de la misogyne violente, de l'antisémitisme crasse et du complotisme": "L'univers mental de l’extrême gauche est de plus en plus toxique", a-t-il ajouté.

"Y a mon pote sous OQTF"

No Pasarán, référence au slogan des opposants à Franco dans l'Espagne des années 1930, réunit 22 artistes rap parmi lesquels on trouve les stars Fianso, Soso Maness ou Akhenaton. Dans la liste des paroles relayées par Marine Le Pen, on trouve notamment:

"Si les fachos passent je vais sortir avec un big calibre", "C'est tous des francs-maçons", "Marine et Marion (Maréchal-LePen, NDLR), les p****", "Palestine de la Seine au Jourdain", "Ils veulent nous injecter des puces dans le sang" ou encore "Faut pas qu'ils passent, y a mon pote sous OQTF".

Le directeur artistique Ramdane Touhami, à l'initiative du titre aux côtés de DJ Kore, s'est confié sur leur démarche sur Instagram:

"Mon très cher ami DJ Kore et moi-même avons fait l'impossible en mettant à profit toutes nos connexions et tous nos réseaux pour interpeller la jeunesse contre les fachos", a-t-il écrit.

Nombreuses réactions de l'extrême-droite

D'autres figures de l'extrême-droite française ont réagi: Marion Maréchal-Le Pen, ancienne figure du Rassemblement national, qu'elle a quitté pour Reconquête avant d'en être exclue au début du mois, remercie "ce collectif de rappeurs ringards pour les milliers de voix que leur clip de haine apportera aux candidats de l’union nationale".

Éric Zemmour, président du parti que Marion Maréchal-Le Pen vient de quitter, répond au No Pasarán par "No Restaran".

Enfin, Éric Ciotti, président Les Républicains que sa propre famille politique a tenté d'exclure en raison de son ralliement au Rassemblement national, a quant à lui écrit: "Ces rappeurs qui insultent et appellent au meurtre pourraient être les ministres de Xavier Bertrand!".

Climat tendu

Trois semaines après les élections européennes et la dissolution annoncée par Emmanuel Macron, le scrutin du premier tour des élections législatives anticipées s'est conclu dimanche 30 juin au soir sur une nouvelle percée de l'extrême-droite.

Le Rassemblement national et ses alliés ont obtenu 33% des voix, selon les résultats complets publiés par le ministère de l'Intérieur. De quoi potentiellement obtenir une majorité absolue à l'Assemblée. Le Nouveau Front populaire les suit avec 28,5%. Ensemble se classe troisième avec 22%.

Article original publié sur BFMTV.com