Un aéroport israélien va faciliter les voyages des Palestiniens à l’étranger

Lundi 22 août, un groupe de voyageurs palestiniens vivant en Cisjordanie se sont envolés pour Larnaca, sur l’île de Chypre, à bord d’un avion du transporteur israélien Arkia. Ce dernier a décollé de l’aéroport Ramon, situé près de la ville d’Eilat, dans l’extrême sud d’Israël.

“Un rêve devenu réalité”, s’est réjoui le patron d’Arkia, Oz Berlowitz. “Je crois que ce jour va marquer l’histoire”, a réagi Amir Assi, consultant auprès du transporteur israélien qui a organisé ce vol. C’est en effet la première fois que des Palestiniens ont embarqué sur un vol international à partir de cet aéroport israélien, situé dans le désert du Néguev, au bord de la mer Rouge.

“L’ambiance était festive, même si ça devrait être quelque chose de naturel”, a affirmé un officiel israélien présent sur place au quotidien israélien Ha’Aretz.

“Il y a environ 150 000 Palestiniens qui viennent en Israël tous les jours, pour le travail ou le voyage […], alors ce voyage ne devrait pas être exceptionnel. C’est ce que l’État [hébreu] essaie de créer, afin d’offrir une autre option pour les Palestiniens pour voyager à l’étranger avec dignité.”

Pour se rendre à l’étranger, la grande majorité des Palestiniens de Cisjordanie, occupée par l’armée israélienne depuis 1967, doivent passer par la Jordanie, notamment via le poste-frontière du pont d’Allenby. Seuls ceux qui bénéficient d’un permis spécial peuvent voyager à partir de l’aéroport international David-Ben-Gourion de Tel-Aviv, le plus grand d’Israël.

Projet reporté et critiqué

Le vol à destination de Larnaca devait être le premier d’un plan permettant aux Palestiniens de Cisjordanie de prendre l’avion depuis l’aéroport de Ramon. Il prévoyait deux vols par semaine à destination de la Turquie. Un geste israélien consenti sous la pression des États-Unis.

Mais quelques heures avant ce premier vol, les autorités israéliennes ont annoncé que la mise en place de ce plan était “reportée”, sans donner d’explications ni de date de reprise.

Le projet a été également critiqué par l’Autorité palestinienne et par le maire d’Eilat, Eli Lankri, qui a déploré une initiative “honteuse et rageante”. Plus largement, explique Ha’Aretz, ce voyage est considéré par une grande partie des Palestiniens comme un “acte de normalisation” avec l’ennemi israélien.

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