83% des Français inquiets de l'augmentation du nombre d'actes antisémites en France

Selon un nouveau sondage "L'Opinion en direct", mené par l'institut Elabe pour BFMTV et dévoilé ce mardi 31 octobre, plus des trois quarts des Français sont inquiets de l'atmosphère qui règne en France depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre dernier.

Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ce lundi, 857 actes antisémites ont été recensés dans le pays depuis cette date. Huit Français sur dix (83%) se disent inquiets par cette augmentation, dont 31% très inquiets et 52% plutôt inquiets. Ces deux préoccupations concernent toutes les catégories de population et électorats.

En outre, les Français sont fortement convaincus (75%) que le conflit entre le Hamas et Israël représente un risque de tensions en France.

L'envoi d'un navire à Gaza largement approuvé

Emmanuel Macron s'est rendu en Israël, en Cisjordanie et en Égypte pour évoquer la situation au Proche-Orient avec les pays concernés. Une visite qui division l'opinion puisque 57% des sondés estiment que le président français a bien fait de s'y rendre, contre 43% qui jugent qu'il a eu tort. Logiquement, ce déplacement est largement approuvé par ses électeurs (85%).

La semaine dernière, depuis Le Caire, le chef de l'État a annoncé l'envoi d'un navire-hôpital français en direction de la bande Gaza, pour participer à des opérations de secours pour les populations civiles. Près de 8 Français sur 10 approuvent cette décision.

Cet envoi largement approuvé par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (92%) et d’Emmanuel Macron (88%) et dans une proportion nettement moindre par les électeurs de Marine Le Pen (68%). L'envoi de ce navire-hôpital rencontre, à l’inverse, l’opposition d’une majorité d'électeurs d'Éric Zemmour (61% ne sont pas d’accord).

Un clivage générationnel sur les manifestations

Samedi dernier, une manifestation en soutien à la population gazaouie a été interdite à Paris par la préfecture de police, une interdiction confirmée par le tribunal administratif, évoquant notamment le risque de trouble à l’ordre public. Plus d'un Français sur deux dit comprendre cette interdiction de manifester, contre 24% qui ne la comprennent pas.

Cette décision est comprise par une large majorité d’électeurs de Marine Le Pen (69%) et d’Emmanuel Macron (68%) mais est à l’inverse incomprise par une majorité relative d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon (48% ne comprennent pas, 29% comprennent).

On trouve également un clivage générationnel. Les 18-24 ans sont partagés sur le sujet (38% comprennent mais 31% ne comprennent pas). En outre, la compréhension de cette interdiction de manifestation augmente avec l’âge: de 47% chez les 25-34 ans à 63% chez les 65 ans et plus.

La menace terroriste préoccupe

Malgré une situation tendue dans le contexte de la guerre au Proche-Orient, le pouvoir d'achat doit rester, aux yeux des Français, la priorité de l’exécutif pour les trois prochains mois. Il devance ainsi la sécurité et la santé.

Parmi les préoccupations des sondés, la menace terroriste est, elle, en très forte hausse. Elle est citée par 27% des Français, soit une augmentation de 18 points en une semaine.

Depuis fin août, la menace terroriste progresse fortement au sein de toutes les catégories de population et électorats. Cet enjeu est particulièrement prioritaire pour les 65 ans et plus, les femmes et les électeurs d’Emmanuel Macron. Il est, en comparaison, moins prioritaire pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.

Article original publié sur BFMTV.com