80e anniversaire du D-Day : pourquoi les cérémonies du Débarquement de 1944 commencent en Bretagne

Cette vue aérienne montre le mémorial du moulin de La Grée à Plumelec (Morbihan) le 7 mai 2024, en l’honneur des 77 parachutistes SAS des Forces françaises libres (FFL) morts en Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale.
DAMIEN MEYER / AFP Cette vue aérienne montre le mémorial du moulin de La Grée à Plumelec (Morbihan) le 7 mai 2024, en l’honneur des 77 parachutistes SAS des Forces françaises libres (FFL) morts en Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale.

DÉBARQUEMENT - C’est un aspect historique moins connu du Débarquement, qui va être mis en lumière ce mercredi 5 juin en Bretagne. Pour le premier jour de commémoration du 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale, Emmanuel Macron commencera sa « pérégrination mémorielle » à Plumelec, dans le Morbihan.

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Dans ce village de 2 700 habitants, le chef de l’État rendra hommage dans la matinée, avec un discours, au maquis de Saint-Marcel et aux premiers parachutistes de la France Libre, qui ont fait la jonction pour préparer le D-Day.

Le Débarquement a en effet « commencé en Bretagne dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 » par le parachutage de ces Français et de forces d’élite britanniques - le Special Air Service (SAS) -, qui a permis à « la résistance intérieure » de « rencontrer la résistance extérieure », souligne l’Élysée.

Émile Bouetard, « premier mort de la Libération »

À l’époque, un maquis très important s’était constitué dans le nord du Morbihan, avec 2 500 résistants rassemblés dans une zone de forte présence allemande. L’action de la nuit du 5 au 6 juin a eu « un effet absolument majeur sur la suite des opérations, car une grande partie de la capacité des Allemands à acheminer leurs renforts vers la Normandie a été bloquée », éclaire l’entourage du président de la République.

La cérémonie de ce mercredi aura lieu à Plumelec près du lieu du parachutage, théâtre du « premier mort de la Libération » : un résistant breton parti en Angleterre, le caporal Émile Bouetard.

Depuis 1989, un mémorial est érigé dans la commune morbihannaise près du moulin de La Grée. Celui-ci est constitué d’une pierre dressée sur laquelle est sculptée une croix de Lorraine et d’un long mur de pierre où sont incrustées 39 autres croix de Lorraine, portant les noms de 77 parachutistes SAS. Une plaque commémorative y porte l’inscription : « Aux parachutistes SAS qui donnèrent leur vie en Bretagne pour la libération de la France ».

Le mémorial du moulin de La Grée à Plumelec (Morbihan), ici photographié le 7 mai 2024.
DAMIEN MEYER / AFP Le mémorial du moulin de La Grée à Plumelec (Morbihan), ici photographié le 7 mai 2024.

Le colonel Achille Muller, dernier des parachutistes de la France Libre ayant participé à l’opération, est lui attendu aux commémorations. À l’époque, il lui avait fallu attendre la nuit du 5 au 6 août 1944 pour être largué par planeur au-dessus de la lande bretonne, narre France 3. Il contribua alors à la libération de la Bretagne.

Le mémorial de Sérent, récemment vandalisé

Comme le rappelle encore l’Élysée, la Bretagne a occupé une place centrale dans les opérations militaires de la Seconde Guerre mondiale, en évitant que les renforts allemands affluent vers la Normandie pour faire échec au Débarquement. À l’été 1944, les ports de Brest et de Lorient servaient notamment de bases opérationnelles pour la Kriegsmarine, tandis que Rennes hébergeait le commandement régional de la Wehrmacht. Les principaux mouvements de résistance s’y sont développés, ainsi qu’un grand nombre de réseaux de renseignement, comportant une très forte proportion de femmes.

L’Élysée met aussi en avant la ferme de la Nouette, non loin de Vannes dans le Morbihan, qui avait été choisie comme terrain de parachutage d’hommes et de matériels pour la Résistance locale. Le Jour-J du D-Day, elle était devenue le point de ralliement des chefs locaux et départementaux de la Résistance ainsi que des parachutistes de la France Libre.

Enfin, un autre mémorial fait honneur à la Bretagne : celui de la résistance bretonne à Sérent, toujours dans le Morbihan. Situé à proximité immédiate du maquis de Saint-Marcel, il a été la semaine dernière la cible de « dégradations revendiquées par les Soulèvements de la Terre », a annoncé samedi 1er juin la préfecture, qui a déposé plainte. Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, on peut notamment voir une banderole « le vivant en résistance » et des autocollants apposés sur la tour.

Après cette première journée de commémoration en Bretagne, Emmanuel Macron présidera le lendemain, 6 juin, une cérémonie britannique, américaine et canadienne autour de vétérans, dont 200 attendus de l’étranger et plusieurs survivants français. La Russie n’a finalement pas été invitée, en raison de sa « guerre d’agression » contre l’Ukraine, avait annoncé en amont l’Élysée.

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