80 ans de la Libération : aux Glières, Macron convoque la devise des maquisards « pour hier, aujourd’hui et demain »

POLITIQUE - Une devise toujours d’actualité. Pour lancer les commémorations des 80 ans de la Libération, le président de la République Emmanuel Macron a choisi le plateau des Glières (Haute-Savoie) dont la formule « Vivre libre ou mourir » résonne encore dans un contexte de guerre sur le continent européen.

« Personne ou presque ne connaissait ce nom des Glières avant qu’il ne devienne l’alias de la France au combat » en 1944, a déclaré Emmanuel Macron. Et avant que les maquisards ne se l’approprient, « bien peu, trop peu se souvenaient de cette devise, ces quatre mots que le burin du sculpteur avait gravés au cœur du Panthéon et qui […], de l’abolition des privilèges à la lutte contre l’esclavage, s’étaient transmis : “Vivre libre ou mourir”, ce cri de ralliement depuis l’aube de la République », a poursuivi le chef de l’État.

Avant d’insister en conclusion de son discours : « Vivre libre ou mourir, tel est notre viatique pour hier, aujourd’hui et demain. Pour que vive la République et que vive la France ». L’insistance du président de la République sur la devise des maquisards n’est pas anodine après deux ans de guerre en Ukraine, et alors que « Vivre libre ou mourir » (« live free or die » en anglais) fait aussi partie des slogans des Ukrainiens depuis la guerre d’indépendance. Il faut « que cette guerre cesse », a d’ailleurs martelé le président dans une allusion à l’invasion russe, pendant un bain de foule ce dimanche.

Le plateau des Glières, aussi le souvenir d’une « tragédie française »

De janvier à mars 1944, 465 maquisards se regroupèrent sur le plateau en Haute-Savoie pour recevoir des parachutages d’armes des Alliés, dans la perspective du Débarquement de Provence. L’armée allemande et la milice française investirent le lieu à la fin mars 1944. Les deux tiers des maquisards furent faits prisonniers et 124 tués lors des combats ou fusillés, neuf disparurent et 16 mourront en déportation.

Le chef de l’État a rendu hommage à la diversité des résistants, « des professeurs, paysans, notables, juifs comme catholiques, communistes, socialistes ou gaullistes, anarchistes, officiers français et étrangers unis dans le même combat face au nazisme », a-t-il détaillé, saluant la mémoire de Jean Isaac Tresca, dernier résistant des Glières, décédé en 2022 à 104 ans.

« C’est à nous désormais de raconter ce qu’ils étaient, de rappeler qu’ils refusèrent la fatalité à l’heure où d’autres ployaient l’échine, où Pétain signait l’armistice […] et où des Français collaboraient avec l’occupant », a déclaré le président de la République. Car, « c’est bien là notre tragédie française, qu’il n’y ait pas eu d’un côté les Français et de l’autre des nazis », a insisté le chef de l’État, déplorant « la folie d’un pays qui ne formait plus nation et depuis trop d’années ne s’aimait plus lui même ».

Le chef de l’État avait déjà fait le déplacement aux Glières en compagnie de l’ex-président Nicolas Sarkozy, le 31 mars 2019, pour le 75e anniversaire des combats. Il est attendu dans l’après-midi à la Maison d’Izieu, théâtre d’une rafle d’enfants ordonnée en avril 1944 par Klaus Barbie.

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