1er-Mai: les autorités satisfaites de l'utilisation des drones pendant les manifestations

Une utilisation plus que contestée. Lundi, en marge des rassemblements du 1er-Mai, les policiers de plusieurs villes ont eu à leur disposition un nouveau matériel pour assurer le maintien de l'ordre: les drones.

Au lendemain des différents cortèges, dont certains se sont terminés dans la violence, les autorités se sont montrées satisfaites quant à l'utilisation de ces derniers.

"Au-delà de ce que j’espérais"

"On a pu constater l’utilité de ces drones, encore une fois, pour capter des images et des situations de risques de troubles à l’ordre public que nous ne voyons pas avec nos caméras ordinaires. J’insiste, c’est un moyen complémentaire", a commenté, auprès de Franceinfo, le préfet de police de Paris Laurent Nunez.

Auprès de BFMTV, Fabienne Buccio, préfète du Rhône, a pu décrire un cas particulier qui montre l'efficacité de ces appareils. "J’ai été agréablement surprise, cela a été au-delà de ce que j’espérais", commence-t-elle.

"Cela a permis de voir des groupes qui sortaient de la manifestation pour attaquer d’autres symboles de l’État et de la République. C’est ce qu’on a eu sur la mairie du 7e arrondissement, grâce au drone, nous avons pu agir très vite et empêcher l’envahissement et la casse de cette mairie", ajoute-t-elle.

Deux personnes ont été interpellées dans les rues lyonnaises. "C’est une aide vraiment indispensable voire primordiale pour la sécurité", ajoute la préfète.

Comme l'explique de nouveau Laurent Nunez, ce dispositif devrait de nouveau être utilisé à l'avenir, en particulier lors des Jeux olympiques de Paris. "Il y aura plusieurs enjeux, la cérémonie d’ouverture et la sécurisation des sites, du village olympique, du village média", précise-t-il encore au média national.

Un cadre bien respecté?

Pour autant, et c'est là que le bât blesse pour plusieurs opposants, l'utilisation du drone par les forces de l'ordre est soumise à des règles très strictes. Si les engins ont été autorisés par le tribunal administratif de Paris pour le cortège parisien, le tribunal de Rouen a limité, pour la manifestation du Havre le périmètre et les horaires d'utilisation des drones.

"Ils seront utilisés dans le cadre légal et réglementaire qui a été prévu. C’est un cadre très encadré qui vise que ces drones soient utiles aux forces de sécurité intérieure, et en même temps protecteurs des sécurités publiques", précise Laurent Nunez.

Dans les faits, cet usage est régi via un décret, paru le 19 avril dernier au Journal Officiel. S'ils peuvent filmer, les drones ont pour interdiction d'enregistrer du son, car cela contrevient à la liberté d'expression. Ils ne peuvent pas non plus être équipés de système de reconnaissance faciale, ni filmer à l'intérieur des habitations.

Or, Me Jean-Baptiste Soufron, avocat, membre de l’association de défense des libertés constitutionnelles, estime sur BFMTV que toutes les dispositions n'ont pas été respectées pour cette première journée d'utilisation.

"La difficulté c’est qu’on a l’impression que dans les arrêtés, il y a volonté de s’écarter des règles qui en sont pourtant pas compliquées. On ne comprend pas pourquoi les préfets ne font pas leur travail", termine-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com