Vers plus de 120 000 morts par an en Europe d’ici 2050 à cause de la chaleur

Vers plus de 120 000 morts par an en Europe dus à la chaleur d’ici 2050
Vers plus de 120 000 morts par an en Europe dus à la chaleur d’ici 2050

CANICULE - C’est une place sur le podium dont on se passerait volontiers. Dans une étude publiée dans la revue Nature medicine, des chercheurs de l’Institut National de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont détaillé les morts en surnombre dus à la canicule de l’été 2022. Au total et sur l’ensemble de l’Europe, 61 672 personnes ont perdu la vie de façon prématurée durant la saison chaude.

Au cœur de la fournaise, c’est la France qui, avec 2,43 °C au-dessus des moyennes de la période 1991-2020, enregistre les chaleurs les plus exceptionnelles du continent. 4 807 Françaises et Français sont ainsi décédés à cause de la chaleur extrême qui régnait sur l’Hexagone. Un chiffre important, bien que moins élevé néanmoins que nos deux grands voisins du sud : l’Italie (18 010 morts) et l’Espagne (11 324).

Durant cette période, il y a eu une vague de chaleur plus particulièrement intense entre le 18 et le 24 juillet, lors de laquelle un total de 11 637 décès en Europe peuvent être attribués à l’excès de chaleur. Un mois de juillet qui, en France, fut enregistré comme le plus sec jamais vécu depuis les débuts des relevés de Météo France, il y a plus de soixante ans.

Des prévisions guère encourageantes

Mais au-delà des chiffres de 2022, les chercheurs se sont aussi intéressés à la dynamique de ces morts en surnombre. Chaque année, l’été étant un peu plus chaud de manière mesurable, il devient également possible de donner une esquisse de l’avenir. Et celui-ci n’est pas particulièrement souriant.

Dans la dernière décennie, note ainsi l’étude, les températures estivales ont augmenté de précisément de 0,142 ° chaque année, soit un rythme beaucoup plus élevé que lors de dix années les ayant précédées. En appliquant leurs calculs aux années passées et en les comparant aux chiffres de 2022, les chercheurs ont estimé que chaque degré supplémentaire équivaut à 18 547 morts prématurées de plus en Europe.

Ensuite, il leur a suffi de tirer un trait vers un avenir brûlant. « En l’absence d’adaptation au réchauffement estival futur, et en extrapolant [les chiffres de l’étude], nous pourrions nous attendre à une charge de mortalité liée à la chaleur de 68 116 décès en moyenne chaque été d’ici 2030, de 94 363 décès d’ici 2040 et de 120 610 décès d’ici 2050. »

Comme les soulignent les auteurs de l’étude, il s’agit de prévisions faites pour un scénario où les températures continueraient à monter au même rythme, et où les mesures de santé contre les canicules auraient la même efficacité pour les populations. On peut espérer que les politiques publiques en la matière fassent des progrès. En revanche, pour ce qui est de la courbe des températures, les espoirs de voir une inflexion ne sont pas vraiment à l’ordre du jour.

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