Yahoo Actualités Être altruiste, faire le bien, c’est pour les autres ou pour soi ?
La source
Fondé à Boston en 1908, aux États-Unis, The Christian Science Monitor n’est plus imprimé quotidiennement depuis 2009 et se concentre sur son site Internet. Une version papier continue de paraître hebdomadairement. Il est réputé pour sa couverture des affaires internationales et le sérieux de ses informations nationales.
Toutes les semaines, nous publions sa chronique “En un mot” qui s’intéresse “à l’histoire, la puissance et la beauté du langage courant”.
L’“altruisme efficace” est dans l’actualité, parce que Sam Bankman-Fried aurait créé son entreprise de cryptomonnaies FTX (qui a fait faillite) pour mettre en pratique ce concept [étudiant, il voulait travailler à défendre le bien-être animal avant de créer une bourse d’échange de dérivés de cryptoactifs, dont il est accusé d’avoir détourné les fonds].
Intéressons-nous à l’altruisme et à d’autres mots du même champ lexical pour voir notre définition des bonnes actions sous un angle étymologique.
Le mot “altruisme” est apparu vers 1830 sous la plume du philosophe français Auguste Comte comme un contraire d’“égoïsme”.
Ce dernier est tiré du pronom singulier de la première personne en latin – ego, “je” –, ce qui se tient pour une philosophie où l’intérêt individuel est “le principe directeur suprême de tout acte”, selon l’Oxford English Dictionary.
“Vivre pour autrui”
D’après Auguste Comte, “le grand problème humain” était que “toute éducation humaine doit préparer chacun à vivre pour autrui”. Il a appelé cet état souhaitable l’altruisme, d’après le mot autrui dérivé du latin alter, “autre”.
Plusieurs termes connexes mettent l’accent sur l’autre. La philanthropie vient du grec phil- (“aimer”) et anthrôpos (“humanité”) : étymologiquement, le philanthrope aime autrui et s’emploie activement à améliorer le bien-être humain.
Cette acception de “philanthropie” est apparue en anglais au XVIIe siècle. Le vieil anglais avait déjà emprunté philanthropos, mais c’était un terme botanique pour le gaillet et l’aigremoine, dont les bardanes “aiment l’humanité” au point de s’accrocher aux vêtements et d’être difficiles à retirer.
