États-Unis : des résultats positifs pour le droit à l’avortement aux midterms

DEARBORN, MICHIGAN - NOVEMBER 06: Proposal 3 flyers are situated in boxes at the RFFA Dearborn site on November 06, 2022 in Dearborn, Michigan. Community members and activists of Proposal 3 continue canvassing and organizing around Michigan ahead of the November 8 midterm election.   Brandon Bell/Getty Images/AFP (Photo by Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

MIDTERMS - Difficile de dire qui des républicains ou des démocrates sont les grands vainqueurs des midterms de ce mardi 8 novembre. Pourtant, il y a un bien au moins un gagnant à ces élections : l’avortement, sujet au cœur de la campagne électorale après la décision de la Cour suprême qui a mis fin à la protection du droit à l’IVG au niveau fédéral.

Les électeurs de Californie, du Michigan, du Vermont, et du Kentucky étaient appelés à voter pour ou contre la protection de l’avortement dans la constitution de leur État. Si les trois premiers proposaient de garantir ce droit, le dernier proposait à l’inverse d’empêcher d’inscrire sa protection. Des scrutins dont la tendance des résultats est favorable aux « pro-choix ».

Le Michigan voulait par exemple garantir « le droit individuel à la reproduction, notamment le droit de faire et de prendre toutes les décisions au sujet d’une grossesse », explique CNN. 55 % des électeurs de l’État ont voté en faveur de cet amendement appelé « Proposition 3 » sur les bulletins de vote.

Large victoire dans le Vermont

Concrètement, le Michigan n’aura pas le droit de réguler l’avortement avant le début de la période de fiabilité (c’est-à-dire après une vingtaine de semaines de grossesse). Il ne pourra pas non plus poursuivre en justice des femmes qui ont eu recours à l’avortement ou qui ont fait une fausse couche, ni incriminer une personne qui aide cette femme.

« La victoire de la Proposition 3 marque une victoire historique pour l’accès à l’avortement dans notre État et dans notre pays. Le Michigan montre la voie pour nos efforts futurs pour restaurer le droit et la protection de Roe v. Wade [qui garantissait depuis 1973 le droit à l’avortement et révoqué par la Cour suprême, NDLR] au niveau national », a félicité dans un communiqué Darci McConnell, directrice de la communication de l’association Reproductive Freedom For All.

Même résultat en Californie, où désormais « l’État ne peut pas interférer avec les droits reproductifs d’un individu et leurs décisions les plus intimes, qui incluent le droit fondamental d’avoir recours à un avortement, et leur droit fondamental de choisir ou de refuser la contraception ». L’amendement, qui sera aussi inscrit dans la Constitution locale, a été adopté avec 65 % des voix.

Le Vermont va aussi entériner la protection du droit à l’avortement dans sa Constitution grâce à un résultat sans appel : 77,5 % pour, 22,5 % contre.

Revers dans le Kentucky et le Montana

Dans le Kentucky, la proposition inverse était faite aux électeurs. L’amendement voulait empêcher toute protection du droit à l’avortement et interdire les aides financières pour l’IVG. Selon les premiers chiffres obtenus sur 86% des bulletins dépouillés : 52 % des habitants ont voté non. Une surprise pour cet État conservateur, alors que 12 États ont déjà profité de la décision de la Cour suprême pour interdire l’accès à l’avortement.

Enfin, les électeurs du Montana votaient aussi ce mardi pour ou contre une loi qui devait décider si un fœtus « né vivant » devait être légalement considéré comme une personne « quel que soit son stade de développement », et si ce fœtus devait recevoir des soins médicaux pour le sauver y compris « après une tentative d’avortement ». Sur 80% des bulletins dépouillés pour le moment, 52,7 % des électeurs ont voté non.

Après la décision choc de la Cour suprême, dominée par les conservateurs, les démocrates avaient concentré leurs efforts sur la protection l’avortement afin de mobiliser aux midterms. Toutefois, le sujet avait été éclipsé par l’inflation ces dernières semaines. Ces victoires au niveau local sont donc une bonne nouvelle pour la gauche, mais elles ne devraient pas suffire pour faire basculer le Congrès.

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