Yahoo Actualités Aux États-Unis, la pilule contraceptive sans ordonnance autorisée en pleine offensive anti-IVG
ÉTATS-UNIS - La décision est historique. Les États-Unis ont autorisé ce jeudi 13 juillet la vente sans ordonnance d’une pilule contraceptive, une première dans le pays alors que de nombreux États restreignent voire interdisent l’IVG depuis la décision de la Cour suprême révoquant la protection du droit à l’avortement il y a tout juste un an.
La pilule Opill, commercialisée par Perrigo et déjà autorisée sur ordonnance, sera disponible dans les pharmacies, les commerces de quartiers et supermarchés ainsi qu’en ligne sur internet, un peu plus de 60 ans après l’autorisation de la pilule contraceptive sur ordonnance.
Cette décision doit « réduire les barrières à l’accès » à cette méthode de contraception, en permettant de l’obtenir « sans devoir d’abord voir un professionnel de santé », a écrit l’Agence américaine des médicaments (FDA).
En vente début 2024
De nombreux pays autorisent déjà la vente libre de pilules contraceptives, une centaine d’après le Washington Post. Mais cette mesure intervient dans un contexte particulier aux États-Unis, où le droit à l’avortement subit l’assaut renouvelé des conservateurs et est désormais interdit dans plusieurs États.
« Si utilisée comme indiqué, la contraception orale quotidienne est sûre et plus efficace pour prévenir des grossesses non désirées que les méthodes de contraception disponibles actuellement sans ordonnance », a déclaré Patrizia Cavazzoni, responsable au sein de la FDA. « C’est un jour mémorable pour la santé des femmes dans le pays », a félicité le président de Perrigo, Patrick Lockwood-Taylor.
L’agence américaine prévient que cette pilule ne doit pas être prise par des femmes ayant déjà eu un cancer du sein. Cette pilule à progestatif seul (sans oestrogène), sera disponible en vente libre dans les magasins américains « à partir du premier trimestre 2024 », a précisé Perrigo dans un communiqué.
Un défi : le prix
Le prix n’a pas encore été annoncé. Celui-ci devra être « abordable et couvert par les assurances » santé, a souligné Free the Pill dans un communiqué, en qualifiant la décision de la FDA d’« historique ». Perrigo le promet et envisage des aides afin que les personnes les plus défavorisées puissent malgré tout avoir accès à cette pilule, ajoute le Washington Post.
Selon les autorités sanitaires, près de la moitié des 6,1 millions de grossesses annuelles aux États-Unis ne sont pas désirées. Or celles-ci sont liées à davantage « d’issues négatives », selon la FDA, dont un plus grand risque de ne pas recevoir des soins prénataux, d’accouchements prématurés, et de complications de santé pour le bébé une fois né.
La décision de la FDA pourrait notamment avoir un impact important pour les adolescentes, selon les experts, celles-ci pouvant avoir davantage de difficulté à se rendre chez le médecin, notamment si elles ne peuvent que le faire seules.
Faciliter l’accès à la contraception pour tous
Cette mesure pourra également faciliter l’accès « à ceux faisant face à davantage de barrières dans notre système de santé, dont les personnes LGBTQIA+, les personnes de couleur, et ceux travaillant pour joindre les deux bouts », a déclaré la médecin Lin-Fan Wang, citée dans le communiqué de Free the Pill.
En mai, un comité consultatif d’experts réuni par la FDA avait unanimement voté en faveur de l’autorisation de la vente sans ordonnance de cette pilule, en estimant que les bénéfices surpassaient les risques.
La pilule contraceptive, qui doit être prise quotidiennement à la même heure, empêche une femme de tomber enceinte lors de rapports sexuels. Elle se distingue de la pilule abortive, elle-même au centre d’une bataille aux États-Unis, qui est pour sa part prise une fois une grossesse confirmée, afin de l’interrompre.
À voir également sur Le HuffPost :
États-Unis : au moins un mort après de fortes pluies et inondations dans le nord-est
