États-Unis: en maintenant l’accès à la pilule abortive, «les juges ont rendu service aux Républicains»

La Cour suprême des États-Unis a restauré, jeudi 13 juin, le plein accès à la mifépristone, une pilule utilisée dans la majorité des avortements du pays. Si cette décision a été largement saluée par les défenseurs du droit à l’avortement, elle laisse toutefois la porte ouverte à d’autres restrictions tout en aidant les Républicains à se défaire d’un désavantage politique. Les précisions d'Anne Deysine, professeure à l’université de Nanterre, spécialiste des questions politiques et juridiques aux États-Unis.

RFI : Est-ce que cette décision pourrait mettre à mal le mouvement anti-avortement visant à restreindre les médicaments abortifs ?

Anne Deysine: La première chose à préciser, c'est qu’il ne s’agit pas d’une décision sur le fond mais sur un point de procédure. Dans un procès, il y a deux étapes : la première consiste à juger si les requérants remplissent les conditions de l’intérêt à agir. La Cour y a répondu non, donc elle ne se pose pas du tout les questions de fond, qui viennent après. C’est une façon de botter en touche. De cette façon, la question demeure entière et un nouveau recours peut être intenté très prochainement. Là, c'est une décision sur ces requérants qui étaient des médecins. Il y a des dizaines d'autres personnes qui peuvent retenter le même contentieux et il se posera à nouveau la même question. Il peut donc y avoir toutes les actions en justice de la planète et cette décision nous laisse seulement souffler quelques minutes.

Donald Trump avait refusé plusieurs fois de prendre position sur sa politique relative à la pilule abortive. Cette décision de la Cour suprême lui permet-il d'éviter une question épineuse ?


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