Aux États-Unis et au Mexique, le changement climatique a rendu la récente canicule 35 fois plus probable

ENVIRONNEMENT - Le constat est sans appel. Les experts du réseau de référence World Weather Attribution (WWA) ont analysé le « dôme de chaleur » qui s’est installé au-dessus des États-Unis, du Mexique et de l’Amérique centrale fin mai et début juin. Selon leur étude publiée ce jeudi 20 juin, cette vague de chaleur mortelle est en grande partie due au changement climatique.

Canicule ou vague de chaleur, on vous explique la différence entre ces deux notions de météo

Le réchauffement de la planète a rendu le phénomène 35 fois plus probable, selon ces experts, qui se sont appuyés sur les données collectées lors des cinq jours et cinq nuits consécutifs les plus chauds de cet épisode de chaleur intense. Les principales zones géographiques concernées étant le sud-ouest des États-Unis, le Mexique, le Guatemala, le Belize, le Salvador et le Honduras, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Ils ont conclu que le réchauffement climatique avait dopé de 1,4 °C la température de ces 5 jours, et multiplié la probabilité d’un tel événement par 35, par rapport à un climat sans réchauffement causé par les activités humaines. « Ce 1,4 degré supplémentaire provoqué par le changement climatique a fait la différence entre la vie et la mort pour beaucoup de gens en mai et en juin », a souligné Karina Izquierdo, du Centre pour le climat de la Croix-Rouge.

Au moins 125 personnes ont perdu la vie rien qu’au Mexique, sans compter les milliers de malaises dus à cet épisode de chaleur. « Nous n’avons pas encore tous les détails des morts causées par la chaleur, qui ne sont parfois signalées que des mois après qu’elles soient survenues, quand elles le sont », note toutefois le réseau scientifique.

Les températures extrêmes atteintes dans ces régions ont désormais quatre fois plus de chances de se répéter dans le climat actuel qu’il y a 25 ans, selon l’étude. Un risque à ne surtout pas négliger, puisque la chaleur tue davantage que les ouragans ou les inondations à travers le globe.

Mai 2024, 12 mois de records consécutifs

Ce constat alarmant pour une bonne partie du continent américain s’inscrit dans une période de records de température depuis mars. De plus, le mois de mai 2024 a été le mois de mai le plus chaud jamais enregistré dans le monde, devenant le 12e mois consécutif à battre son propre record, selon l’observatoire européen Copernicus.

Les États-Unis sont désormais frappés par une nouvelle vague de chaleur qui touche le nord-est du territoire américain. Les autorités ont déjà averti du risque de voir de nouveaux records de température tomber dans les prochains jours. À Chicago, une telle canicule n’a pas été observée aussi tôt dans la saison depuis 1933, a notamment souligné le climatologue en chef de l’Illinois.

De l’autre côté de l’Atlantique, la Grèce est frappée par sa première vague de chaleur de l’année, la plus précoce jamais observée lors d’un mois de juin. L’Arabie saoudite déplore quant à elle plus de 1 000 morts lors du grand pèlerinage musulman annuel du hajj. Des décès largement provoqués par la canicule des derniers jours, avec un mercure pouvant atteindre près de 52 °C par endroits.

Dernier cas et non des moindres, l’exemple de l’Inde fini de confirmer l’augmentation drastique des températures, même en pleine saison chaude. Des records de température ont régulièrement été battus depuis un mois avec l’arrivée d’une vague de chaleur exceptionnelle sur le pays le plus peuplé au monde.

À voir également sur Le HuffPost :

La France a « plus d’un an de retard » sur ses politiques climatiques, alerte le Haut Conseil pour le Climat

JO de Paris 2024 : basculer les Jeux d’été au printemps ou à l’automne devra être envisagé, selon ce rapport