Les États-Unis abattent un « objet non identifié » au Canada, le troisième en une semaine

A US F-22 Raptor overflies during the International Air and Space Fair (FIDAE) in Santiago on April 6, 2022. - The FIDAE -which will run until April 5- is Latin America's foremost aerospace, defence and security exhibition. (Photo by MARTIN BERNETTI / AFP)
MARTIN BERNETTI / AFP A US F-22 Raptor overflies during the International Air and Space Fair (FIDAE) in Santiago on April 6, 2022. - The FIDAE -which will run until April 5- is Latin America's foremost aerospace, defence and security exhibition. (Photo by MARTIN BERNETTI / AFP)

INTERNATIONAL - Mais que se passe-t-il au-dessus de nos têtes ? Un nouvel « objet non identifié » détecté dans le ciel canadien a été abattu ce samedi 11 février. C’est un avion de chasse américain qui a déclenché le tir nécessaire pour abattre ce corps, une frappe menée dans le cadre d’une mission conjointe entre les deux pays, a annoncé le Premier ministre du Canada Justin Trudeau.

Des avions canadiens et américains ont en effet été dépêchés sur les lieux, et le tir d’un missile AIM 9X provenant d’un F-22 américain a atteint sa cible, a précisé Justin Trudeau. C’est le troisième engin abattu en une semaine, après l’objet volant au-dessus de l’Alaska, 24 heures plus tôt, et le ballon chinois supposément « espion » détruit au large de la Caroline du Nord.

L’engin, qui volait à une altitude d’environ « 40 000 pieds » (soit 12 200 mètres), « était entré illégalement dans l’espace aérien canadien et constituait une menace (possible) pour la sécurité des vols civils », a déclaré à la presse la ministre de la Défense nationale du Canada, Anita Anand. L’objet a été abattu à « environ 100 miles (160 km, ndlr) de la frontière canado-américaine », vers 21 h 40 en France, a-t-elle ajouté.

Les origines de l’objet encore inconnues

« Nous l’avons détecté ensemble et l’avons vaincu ensemble » dans le cadre du Norad, une organisation entre Canada et États-Unis pour surveiller l’espace aérien d’Amérique du Nord, a précisé Anita Anand. Il s’agissait d’un « appareil cylindrique » plus petit que le premier ballon détruit, a détaillé la ministre de la Défense canadienne.

« Pour l’instant, nous continuons les analyses de l’objet, donc il ne serait pas prudent de ma part de spéculer sur son origine », a-t-elle ajouté, avant de remercier le Pentagone et les membres des armées canadienne et américaine pour leur coopération.

Plus tôt dans l’après-midi, Anita Anand, avait affirmé sur Twitter avoir échangé avec son homologue américain, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, réaffirmant qu’ils « défendraient toujours ensemble (leur) souveraineté ».

La neutralisation de l’objet a été validée par Joe Biden et Justin Trudeau par « souci de prudence et sur la recommandation de leurs forces armées », a indiqué un communiqué de la Maison Blanche. Les forces canadiennes « vont maintenant récupérer et analyser les débris de l’objet », a ajouté le Premier ministre canadien.

Une « anomalie radar » au-dessus du Montana

Évoquant cette cible abattue au-dessus du Yukon, territoire du nord-ouest du Canada frontalier de l’Alaska, les deux chefs d’État se sont aussi entretenus au sujet de l’autre objet volant détruit vendredi par les forces américaines. Un corps de « la taille d’une petite voiture, type Coccinelle », visé car il représentait « une menace pour la sécurité du trafic aérien », selon John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Les opérations de recherche et de récupération des restes de cet objet détruit vendredi se sont poursuivies samedi mais ont été entravées par « le refroidissement de l’air de l’Arctique, la neige et la lumière du jour limitée », a indiqué le Commandement américain du Nord dans un communiqué, ajoutant que le Pentagone ne pouvait fournir « aucun autre détail (...) sur l’objet, y compris ses capacités, son but ou son origine ».

À noter par ailleurs que cette succession d’engins volants non identifiés inquiète sérieusement les Américains. Samedi soir, un avion de combat a ainsi été dépêché pour enquêter sur une « anomalie radar » détectée au-dessus de l’État américain du Montana, a indiqué l’armée américaine. « Cet avion n’a identifié aucun objet (permettant) de corréler les échos radars », ont indiqué le Norad et le Commandement américain du Nord, ajoutant continuer « à surveiller la situation ».

L’espace aérien de ce territoire du nord-ouest des États-Unis avait été temporairement fermé « pour soutenir les opérations du Département de la Défense. L’espace aérien a été rouvert », a indiqué samedi soir le régulateur américain de l’aviation civile (FAA).

Les recherches sur le ballon espion continuent

Ces incidents surviennent une semaine après la destruction par Washington du ballon chinois au large de sa côte Atlantique, qui avait survolé des sites militaires sensibles et avait été qualifié par Pékin d’aéronef « civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques ».

Des images capturées par des avions militaires américains montrent que le ballon chinois qui a survolé les États-Unis la semaine passée était bien équipé d’outils d’espionnage et non destinés à la météo.

Cet accrochage diplomatique avait conduit le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à repousser une visite très attendue en Chine. Les autorités américaines s’affairent toujours à récolter les débris du ballon dans l’Atlantique, près des côtes de Caroline du Sud.

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