États-Unis : plus de 175 000 condamnations liées à la marijuana annulées par le gouverneur du Maryland

Photo d’illustration d’une plante de marijuana proche du stade de la récolte, photographiée à Taneytown, dans le Maryland.
Baltimore Sun / TNS Photo d’illustration d’une plante de marijuana proche du stade de la récolte, photographiée à Taneytown, dans le Maryland.

ÉTATS-UNIS - Annulation massive. Le gouverneur de l’État américain du Maryland, Wes Moore, a signé un décret historique ce lundi 17 juin pour gracier plus de 175 000 condamnations liées à la marijuana. « Ce décret représente la plus vaste grâce au niveau d’un État dans l’Histoire américaine et l’acte que nous accomplissons ensemble ce matin aura des conséquences directes pour des dizaines de milliers d’habitants du Maryland », s’est-il félicité.

Son geste intervient près d’un an après la légalisation de cette drogue dans le Maryland, votée par référendum et entrée en vigueur le 1er juillet 2023. À ce jour, trois quarts des Américains vivent désormais dans un État où le cannabis est légal. Au total, vingt-quatre États et le District de Columbia ont légalisé le cannabis récréatif, selon l’Associated Press.

Un geste symbolique, à deux jours du Juneteenth

Wes Moore, qui est le premier gouverneur noir de l’histoire du Maryland, a expliqué que sa décision a une vocation symbolique bien plus large que la simple célébration de la dépénalisation du cannabis. En effet, dans deux jours, le 19 juin, les États-Unis fêteront le Juneteenth, devenu en 2021 un jour férié fédéral pour commémorer la fin de l’esclavage.

La légalisation « n’efface pas le fait que les habitants noirs du Maryland avaient trois plus de chances que les habitants blancs d’être arrêtés pour possession de cannabis », a déclaré la gouverneur, soulignant les difficultés d’accès à l’emploi, au logement ou à l’éducation générées par une condamnation pénale. Mais « cette grâce permet de réparer des injustices sociales et raciales », a-t-il ensuite estimé.

L’organisation Last Prisoner Project, qui milite pour l’annulation des condamnations prononcées en vertu de lois désormais caduques, a salué les initiatives du Maryland pour « réparer les disparités raciales historiques provoquées par la prohibition du cannabis ».

Sortir le cannabis de la « catégorie 1 »

Au niveau fédéral, le cannabis reste classé en catégorie 1, celle des substances considérées comme très addictives et sans intérêt médical, telles que l’héroïne, mais le ministère de la Justice a recommandé son passage en catégorie 3, comprenant des substances présentant un risque de dépendance modéré à faible. C’est le cas par exemple de certains médicaments à la codéine.

« Personne ne devrait être en prison uniquement pour utilisation ou possession de marijuana, point final », avait estimé le président Joe Biden dans une vidéo publiée en mai. Le démocrate avait annoncé quelques mois plus tôt une série de mesures pour effacer les condamnations fédérales de personnes sanctionnées pour simple possession de cannabis, levant ainsi des obstacles qu’elles pouvaient rencontrer en termes d’accès à l’emploi ou au logement. Il avait par ailleurs appelé les autorités sanitaires et judiciaires à repenser les peines associées à la marijuana.

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