États-Unis: un élu manifeste pour un meilleur encadrement des armes, il est exclu du parlement du Tennessee

Un élu démocrate du Tennessee, qui avait manifesté il y a une semaine pour un meilleur encadrement des armes à feu après une tuerie dans une école, a été exclu jeudi de la Chambre des représentants de cet État américain, à majorité républicaine.

Les élus ont voté à 72 voix pour, et 25 contre, l'exclusion de Justin Jones, qui avait rejoint le 30 mars des centaines de manifestants réclamant une régulation plus stricte des armes à feu quelques jours après une tuerie dans une école chrétienne de Nashville, la capitale de cet État du sud, au cours de laquelle six personnes ont perdu la vie, dont trois enfants.

"Ce n'est jamais arrivé dans notre histoire"

Les protestataires étaient entrés dans le Capitole du Tennessee pour interpeller les élus locaux réunis en session. "Qu'est-ce que nous voulons? Des régulations sur les armes! Quand est-ce que nous le voulons? Maintenant!", avaient-ils scandé dans les couloirs.

Justin Jones avait utilisé un mégaphone pour inviter les manifestants à crier des slogans comme "Le pouvoir au peuple".

"Un élu qui a exprimé son opposition peut être exclu, c'est du jamais-vu au Tennessee. Ce n'est jamais arrivé dans notre histoire", a réagi l'élu à la télévision américaine.

"Je vais continuer à les tenir pour responsables de leurs actions (...) Il ne s'agit pas seulement de moi, mais aussi d'essayer de réduire au silence et d'exclure le mouvement que nous essayons de porter."

"C'est choquant, anti-démocratique et sans précédent"

Une autre élue démocrate, Gloria Johnson, elle aussi menacée d'exclusion pour les mêmes raisons, est parvenue à garder son siège, tandis que les parlementaires devaient se prononcer dans la soirée sur la mise à l'écart d'un troisième élu démocrate, Justin Pearson, lui aussi accusé d'avoir participé à la manifestation.

"Trois enfants et trois responsables abattus dans une énième tuerie de masse. Et sur quoi se focalisent les élus du Parti républicain? Punir des élus qui ont rejoint des milliers de manifestants pacifiques réclamant des mesures", a fustigé le président américain Joe Biden sur Twitter.

"C'est choquant, anti-démocratique et sans précédent", a-t-il ajouté.

Le 28 mars, Audrey Hale, 28 ans, avait forcé l'entrée d'une école primaire chrétienne, la "Covenant School", avec deux fusils d'assaut et un pistolet, semant la mort avant que la police ne l'abatte.

Le drame, dont le mobile reste inconnu, a suscité un vif émoi et relancé le débat sur la circulation des armes à feu aux États-Unis, où elles représentent la première cause de mortalité pour les mineurs.

Article original publié sur BFMTV.com