Un été brûlant, un hiver sans gaz ?

Y aura-t-il du gaz cet hiver ? La question peut paraître saugrenue alors qu’une quatrième vague de chaleur frappe la France et que l’Europe entière fait face à un été caniculaire avec son lot d’incendies, de sécheresses et de pénuries d’eau.

Pourtant, c’est le choix que nous avons fait pour ce numéro de rentrée, après notre traditionnelle pause estivale, en nous appuyant notamment sur l’hebdomadaire britannique The Economist, qui alertait dès la mi-juillet sur le risque d’une crise énergétique majeure provoquée par la guerre en Ukraine :

“Si vous avez passé ces derniers jours à griller sur une plage de Méditerranée ou à rôtir à petit feu dans les rues de Berlin, Londres ou Rome en pleine vague de chaleur, les températures hivernales sont certainement le cadet de vos soucis. Mais ne vous y trompez pas, l’hiver approche, et il s’annonce brutal et conflictuel.”

Car l’Union européenne est largement dépendante des importations de gaz russe, qui couvre un quart de ses besoins énergétiques. Aux sanctions occidentales, Vladimir Poutine a répliqué par un chantage à l’approvisionnement en gaz, dont les effets se font déjà sentir, s’inquiète The Economist, qui appelle les dirigeants européens à sortir de leur torpeur.

Le 26 juillet, ces derniers se sont entendus pour une réduction de leur consommation de 15 % jusqu’au printemps prochain, mais un accord qui repose sur une réduction volontaire de la consommation “est vide de sens”, affirme Unherd. Selon le site britannique, c’est toute la cohésion européenne qui est menacée. “Les 27 États membres devraient présenter un front uni, afin de braver ensemble la crise énergétique actuelle. Mais on en est loin et, d’une manière ou d’une autre, c’est chacun pour soi.”

Pour The Economist comme pour Unherd, il s’agit de tenir un langage de vérité aux citoyens sur la lourdeur des décisions à venir, car la facture pour les entreprises comme pour les particuliers s’annonce salée. “Déjà, des entreprises envisagent de suspendre leurs activités, qu’il s’agisse de fonderies d’aluminium en Slovaquie ou de producteurs d’engrais au Royaume-Uni. Les industriels ont besoin de planifier dans la durée, et les contrats à terme d’électricité (qui sont supposés bloquer les coûts énergétiques) atteignent des prix record pour 2023 et 2024”, écrit encore Unherd.

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