Équateur : Guillermo Lasso tente une “manœuvre radicale” et dissout l’Assemblée

La manœuvre est “radicale”, juge The Guardian. Le mercredi 17 mai, Guillermo Lasso, le président de l’Équateur, “en difficulté”, a dissous par décret le Parlement, composé de 137 membres, “dans une tentative d’échapper à une procédure de destitution” pour corruption, explique le journal britannique. Cet “événement inédit plonge l’Équateur dans l’instabilité et peut profiter à Rafael Correa”, analyse El País. L’ancien président, leader de l’opposition, vit en exil en Belgique.

“C’est la meilleure décision pour trouver une sortie constitutionnelle à la crise politique et donner au peuple d’Équateur la possibilité de choisir son avenir lors de prochaines élections”, a justifié le chef d’État sur son compte Twitter.

Le Conseil national électoral (CNE) a désormais sept jours pour convoquer de nouvelles élections, indique El Mercurio. “Une fois les élections déclenchées, dans quatre-vingt-dix jours, les Équatoriens se rendront aux urnes”, poursuit le quotidien. Même s’il doit abandonner le pouvoir avant l’élection, Guillermo Lasso, homme d’affaires conservateur de 67 ans arrivé à la présidence en 2021, a parfaitement le droit de se présenter, signale El Telegrafo.

Bien que “drastique” – le mot est choisi par The Washington Post – cette clause de dissolution, baptisée “muerte cruzada” (“mort croisée”), respecte la Constitution promulguée en 2008, rappelle le quotidien américain. Il y voit toutefois potentiellement “le début de la fin pour l’un des rares leaders conservateurs d’Amérique du Sud”.

“Auto-coup d’État”

La décision a en tout cas été critiquée par Rafael Correa, qui considère qu’elle n’a rien à voir avec une quelconque crise politique et tout à voir avec la procédure de destitution. Le Washington Post relaie également l’opposition de l’influente fédération indigène Conaie, dont le dirigeant, Leonidas Iza, a tweeté : “N’ayant pas les voix nécessaires pour se préserver d’une destitution imminente, Lasso mène un lâche auto-coup d’État avec l’aide de la police et de l’armée, sans le soutien des citoyens, transformant le pays en dictature en devenir.”

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