En Équateur, un candidat élu maire malgré son assassinat la veille de l’élection

À l’annonce de la mort du candidat Omar Menéndez, le 4 février 2023, les habitants de Puerto López, ville portuaire de l’ouest du pays, se sont réunis en masse sur le lieu du meurtre, fatigués par la spirale de violence dans laquelle s’enfonce l’Équateur depuis plusieurs années.

Indignés, ils ont fait un symbole de l’élection locale du lendemain, en élisant à la tête de la mairie cet homme d’affaires qui avait fait de l’insécurité son cheval de bataille, “avec 46,2 % des voix”, selon le média La Hora.

“Cette victoire est en mémoire de notre camarade Omar Menéndez”, a ainsi écrit sur Twitter l’ex-président Rafael Correa (2007-2017), condamné pour corruption et exilé en Belgique, dont le parti Révolution citoyenne – auquel appartenait Menéndez – a largement remporté les élections, pendant lesquelles les Équatoriens ont élu 5 700 autorités locales.

Insécurité chronique

À 41 ans, Omar Menéndez était un homme d’affaires connu localement et père de deux enfants. “Son slogan de campagne était ‘Un Puerto López sûr pour vous’”, et ses propositions sur l’insécurité, et en particulier l’installation d’un système de vidéosurveillance, ne faisaient pas que des heureux, rappelle le journal El Comercio.

Avant lui, un autre candidat a été assassiné pendant la campagne électorale, et onze autres ont subi des attaques.

Une violence généralisée qui explique en partie la cinglante défaite imposée au président de droite Guillermo Lasso, qui, en plus de perdre les scrutins locaux, s’est également incliné sur la question d’organiser un référendum portant sur huit questions, dont une potentielle autorisation des extraditions pour les narcotrafiquants.

Omar Menéndez devrait être remplacé par Veronica Lacas, du même parti, qui dirigera la ville située dans la province de Manabí, rapporte La Hora, dans l’ouest de ce pays de 18 millions d’habitants, gangrené par le trafic de cocaïne en provenance de la Colombie et du Pérou.

Le narcotrafic est responsable pour une bonne part du taux d’homicide de 25 morts pour 100 000 habitants enregistré par l’Équateur en 2022.

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