« Quelle Époque » : Daphné Bürki rappelle à Dechavanne et Ardisson qu’« enculé » est une insulte homophobe

Dans « Quelle Epoque », Daphné Burki rappelle à Dechavanne et Ardisson que le mot « enculé » est une insulte homophobe
Dans « Quelle Epoque », Daphné Burki rappelle à Dechavanne et Ardisson que le mot « enculé » est une insulte homophobe

HOMOPHOBIE - Les mots ont un sens. C’est ce qu’a rappelé l’animatrice de Drag Race France 2, Daphné Bürki, sur le plateau de l’émission Quelle Époque !, ce samedi 17 juin. L’actrice a averti Paul de Saint-Sernin en expliquant pourquoi le mot « enculé » est toujours une insulte homophobe. « Je me dis qu’une pointe de vulgarité, ça rend une phrase un peu banale très marrante. Qu’est-ce que t’en penses, enculé ?  », venait de demander l’humoriste en pleine chronique à Thierry Ardisson, également invité en plateau ce soir-là.

Si l’animateur a apprécié la question, l’actrice de la série, Chair tendre, récompensée dimanche soir de l’Out d’or du coup d’éclat artistique, Daphné Bürki, n’a pas pu taire sa colère de voir de nouveau cette insulte banalisée.

« Tout à l’heure, je n’ai pas réagi mais en fait, je ne supporte plus le mot enculé. C’est une insulte homophobe. Et je vous souhaite de vous faire enculer car ça peut être très chouette », a-t-elle déclaré suscitant le rire des spectateurs et du principal concerné.

L’animatrice a ensuite ajouté : « Faut arrêter avec ça, ça me fatigue vraiment, je ne supporte plus d’entendre ce mot ». Après quoi, elle a supposé en regardant Léa Salamé, « je sais que vous ne le garderez pas au montage ». La présentatrice de l’émission l’a aussitôt contredite. « Mais en tout cas arrêtez avec ces insultes qui n’existent pas en fait », a fini d’ajouter Daphné Bürki.

« Il y a énormément d’homophobie en France »

En plateau, la déclaration de l’animatrice a fait débat. Christophe Dechavanne a tout de suite volé au secours de Paul de Saint-Sernin. « Cette expression peut tellement être autre chose qu’une insulte, pardon. Je ne te parle pas d’amour et de sexe », a-t-il précisé avant de justifier l’utilisation de ce mot « entre potes ». Ce à quoi a riposté Daphné Bürki : « Mais il y a tellement de mots dans la langue française ! »

Thierry Ardisson a lui aussi donné son avis en assurant très sérieusement qu’« aujourd’hui, on ne peut plus rien dire ». Quant à Léa Salamé, elle a de son côté semblé défendre l’humoriste : « Ce qu’il a fait, c’est une vanne.  »

Devant ces échanges, Daphné Bürki a rappelé que la banalisation des insultes homophobes, même sous couvert d’humour, peut avoir des répercussions graves pour et sur les plus jeunes.  « Le problème, c’est que quand on amène un programme comme Drag Race France en France, c’est quand même quelque part aussi pour donner quelques connaissances sur ce sujet. Ce qui est compliqué, c’est qu’il y a énormément d’homophobie en France. Une homophobie qui tue. On sait ce qui se passe pour les plus jeunes. Au collège, à l’école, ils sont sept à huit fois plus harcelés. Je dis juste que cette émission sert à vous faire marrer mais elle sert quand même à mener quelques combats » , a-t-elle défendu.

Alors que les matchs de foot sont marqués depuis des années par des insultes homophobes en tribunes, Veronica Noseda, de l’association Les Dégommeuses qui promeut l’égalité dans le football, rappelait auprès du HuffPost que : « quand on dit le mot ‘enculé’, c’est homophobe parce qu’on cherche à rabaisser l’autre en l’associant à l’homosexualité, et en le renvoyant à une supposée passivité ».

« Il s’agit d’une insulte hétérosexiste, c’est-à-dire une insulte d’homme hétérosexuel qui vise à inférioriser les femmes et les gays » , ajoute de son côté l’avocat Étienne Deshoulières sur le site de SOS Homophobie.

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