Les émissions de CO2 de Google explosent à cause de l’intelligence artificielle

Publié mardi 2 juillet, le dernier rapport environnemental de Google jette un sérieux doute sur la capacité du groupe californien à atteindre l’objectif climatique qu’il s’était fixé en 2019 : zéro émission nette d’ici à 2030.

Ce document révèle que les émissions de CO2 de Google ont augmenté de 13 % l’année dernière et de 48 % au total en cinq ans, pour s’élever en 2023 à 14,3 millions de tonnes équivalent carbone, rapporte le Financial Times. “Ce résultat est dû essentiellement à la hausse de la consommation en électricité de nos data centers”, écrit Google – ces centres de données qui alimentent notamment les nouveaux outils d’intelligence artificielle (IA) générative.

“À mesure que nous intégrons davantage l’IA à nos produits, réduire nos émissions peut s’avérer difficile en raison des besoins croissants en énergie dus à la hausse de l’intensité en calcul informatique liée à l’IA”, explique l’entreprise de Mountain View, en Californie.

Selon Kate Brandt, la directrice du développement durable de Google, le groupe entend maintenir son objectif initial en matière de décarbonation, tout en l’estimant désormais “très ambitieux” compte tenu de “l’incertitude quant aux répercussions environnementales futures de l’IA, complexes et difficiles à prévoir”.

Une stratégie de croissance à tout prix

En mai, Microsoft a lui aussi admis que ses émissions de CO2 avaient augmenté de près d’un tiers depuis 2020, en grande partie à cause de la construction de nouveaux centres de données.

Selon Sasha Luccioni, responsable climat de la start-up d’intelligence artificielle Hugging Face, les entreprises technologiques n’avaient pas anticipé la croissance rapide de l’IA lorsqu’elles ont défini leurs objectifs environnementaux. “Elles ont été prises au dépourvu à la fois par la quantité d’énergie nécessaire pour mettre au point une telle technologie et par la quantité d’énergie nécessaire pour la faire fonctionner.”

L’Agence internationale de l’énergie estime que la consommation totale d’électricité des centres de données pourrait doubler par rapport aux niveaux de 2022 pour atteindre 1 000 térawattheures en 2026, “soit à peu près le niveau de la demande d’électricité d’un pays comme le Japon”, précise The Guardian.

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