Émeutes : pourquoi Marseille ne fait plus exception à la règle

Camion incendié dans le quartier des Flamants à Marseille le 1er juillet 2023.    - Credit:CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Camion incendié dans le quartier des Flamants à Marseille le 1er juillet 2023. - Credit:CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

On le surnomme « le bus des ténèbres ». Partant du terminus de la ligne de métro, à Capitaine-Gèze, en lisière des quartiers nord de la ville, la ligne 31 remonte progressivement. Elle irrigue les cités les plus tendues de Marseille, là où se dénombrent les points de deal et, souvent, les règlements de comptes mortels.

Canet, Paternelle, Bassens, Busserine, Flamants, Malpassé… Les noms résonnent différemment depuis quelques jours. Ils sont aussi synonymes, fait inédit dans la cité phocéenne, de débuts d'émeutes, de camions incendiés et de magasins ravagés. Moins qu'en centre-ville où, pour la première fois, les nuits ont été le théâtre de scènes de colères après la mort de Nahel à Nanterre, mais aussi de vols et de saccages.

« Tout est parti des réseaux sociaux », explique Hicham, médiateur social à la Busserine. Il y a huit jours, Emmanuel Macron a passé la soirée à débattre avec des habitants de cet ensemble de 2 800 âmes en proie aux trafics et aux violences quotidiennes. « Ici, le business a toujours fait la loi et la jeunesse a toujours été tenue. Il y a un gros boulot des éducateurs. Mais quand ça a commencé à partir en vrille à Nanterre, ça s'est propagé ici à la vitesse d'une balle. Tout le monde s'est excité et on n'a rien eu le temps de contrôler. »

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