Élections américaines : si Trump n’est pas sur les bulletins, le parti républicain annulera la primaire du Colorado

Le parti républicain menace d’annuler sa primaire dans le Colorado si le nom de Trump ne figure pas sur les bulletins, suite à la décision de la Cour Suprême.
SEAN RAYFORD / Getty Images via AFP Le parti républicain menace d’annuler sa primaire dans le Colorado si le nom de Trump ne figure pas sur les bulletins, suite à la décision de la Cour Suprême.

INTERNATIONAL - Action, réaction et menaces. Aux États-Unis, le Parti républicain du Colorado a annoncé ce mercredi 20 décembre qu’il envisage d’annuler la primaire devant contribuer à désigner le candidat conservateur pour la présidentielle de 2024, dans le cas où nom de Donald Trump ne figurerait pas sur les bulletins. Une annonce qui fait suite à la décision de la Cour suprême du Colorado, rendue il y a à peine 24 heures, qui a déclaré Donald Trump inéligible à la présidence des États-Unis.

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La Cour a en effet confirmé une décision de première instance selon laquelle l’ex Président des États-Unis s’était « livré à une rébellion le 6 janvier 2021 » lors de l’assaut du Capitole. Ce jour-là, des centaines de partisans de Donald Trump chauffés à blanc avaient pris d’assaut le sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d’y empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden, largement victorieux dans les urnes.

En théorie, cette décision de la Cour suprême contraint les autorités électorales du Colorado à exclure le nom de Donald Trump des bulletins pour la primaire républicaine, prévue dans cet État le 5 mars prochain. Inattendue, elle a déclenché un énième séisme politique.

Un caucus pour remplacer la Primaire ?

C’est ainsi que le candidat républicain à la présidentielle, Vivek Ramaswamy a promis de ne pas participer au scrutin jusqu’à ce que l’éligibilité de Trump soit rétablie, en publiant un tweet et une vidéo que vous pouvez voir ci-dessous. Un boycott de solidarité, qu’il appelle les autres candidats de son bord politique, pourtant concurrents de Donald Trump, à reproduire par principe.

En réponse, le parti républicain du Colorado a publié le message suivant : « Vous n’aurez pas à le faire parce que nous nous retirerons de la primaire en tant que parti et nous convertirons à un système de caucus pur si cela est autorisé ». Car là ou la primaire est organisée par l’État et ouverte à tous, le caucus est une élection interne au Parti, qui prend la forme de réunions de militants, et n’est pas soumis aux règles électorales fédérales.

Des juges « conscients d’avancer en terre inconnue »

Néanmoins, si Donald Trump venait à être désigné comme le candidat du Parti républicain, la décision de la Cour suprême du Colorado pourrait ensuite être utilisée à son encontre lors de l’élection présidentielle. En réponse, le porte-parole de l’ex-président a d’ores et déjà annoncé un pourvoi de ce dernier devant la Cour suprême, à l’échelle du pays cette fois : « Nous allons rapidement saisir la Cour suprême des États-Unis et réclamer une suspension de cette décision profondément antidémocratique », a-t-il indiqué dans un communiqué. Avec sans doute à l’esprit que Donald Trump a personnellement nommé trois des neuf juges de la Cour suprême, qui penche largement du côté conservateur.

Les juges de la Cour suprême du Colorado, qui se disent « conscients d’avancer en terre inconnue », ont pour leur part suspendu leur injonction jusqu’au 4 janvier, date limite pour la validation des bulletins de vote aux primaires, ce qui permet un recours devant la Cour suprême des États-Unis d’ici-là. « Si un recours est déposé devant la Cour suprême avant l’expiration de cette suspension, elle restera en vigueur et la responsable des élections devra encore inclure le nom du président Trump sur le bulletin des primaires pour 2024 jusqu’à ce qu’elle reçoive une quelconque injonction ou mandat de la Cour suprême », peut-on lire dans cette décision.

Par conséquent, dans l’attente d’une éventuelle décision de la Cour suprême, les commentateurs soulignent que selon toute vraisemblance le nom de Donald Trump figurera bien sur les bulletins au Colorado comme dans les autres États concernés par le « Super Tuesday », le 5 mars 2024.

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