Élection présidentielle au Liberia : George Weah réussira-t-il un doublé ?

Nombreux sont ceux qui se souviennent encore de ce but d’anthologie du 23 novembre 1994 marqué contre le Bayern de Munich sur ses propres installations lors d’un match de la Ligue des champions.

Vingt-trois années plus tard, l’ancien orfèvre libérien du ballon réédite l’exploit. Cette fois-ci dans les urnes. Ancien international de football, jusque-là unique Ballon d’or africain, qui a fait les beaux jours de Monaco, de Paris et l’AC Milan, George Weah a remporté, en effet, au second tour, la présidentielle 2017 de son pays avec 61 % des suffrages.

Malgré son expérience politique, jugée approximative, la “légèreté” de son programme et la mauvaise réputation de certains de ses alliés, notamment sa colistière [et actuelle vice-présidente], la sénatrice Jewel Taylor, ex-épouse de Charles Taylor [président du Liberia de 1997 à 2003], et le sénateur Prince Johnson, ancien rebelle [et l’un des acteurs importants de la première guerre civile libérienne], l’enfant de Clara Town, un bidonville de Monrovia, est parvenu à se hisser au plus haut sommet de l’État.

Un capital de sympathie désormais épuisé ?

Son capital de sympathie acquis grâce à ses nombreux investissements sociaux et le souvenir de ses exploits sportifs lui ont valu une popularité sans commune mesure avec celle de ses adversaires.

Naturellement donc, il a succédé à la présidente Ellen Johnson Sirleaf pour un bail de six ans à l’Executive Mansion [siège de la présidence] sans qu’on sache trop si entre les deux il n’y a pas eu d’entente tacite. Mais une chose est de briller sur le rectangle vert en enchaînant les prouesses techniques et une autre est d’en faire autant en politique, un terrain autrement plus glissant.

À ce propos, il faut reconnaître que le premier mandat de “Mister” George, comme on l’appelle affectueusement, reste fort mitigé. C’est vrai, au cours des six dernières années, le Liberia a connu un coup de lifting avec la réalisation de nombreuses infrastructures comme les routes et les hôpitaux.

En outre, même si les contempteurs du président sortant rappellent à l’envi que, sur sa kyrielle de promesses de campagne peu ont été suivies d’effet, la gratuité de l’université est aujourd’hui une réalité dans ce pays.

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