Électeurs "radiés": Olivier Faure dénonce un "dérapage incompréhensible" de Jean-Luc Mélenchon

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure s'est indigné mardi 4 juin d'un "dérapage incompréhensible" du leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon qui a semblé remettre en cause la sincérité des élections européennes qui auront lieu dimanche.

"On a le droit de s'interroger sur l'organisation des scrutins. Ce qui est dramatique, c'est de laisser penser effectivement que ce serait une manipulation et que ce serait une manipulation dirigée contre le seul parti de La France insoumise, ce qui n'a aucun sens. C'est à nouveau un dérapage qui est incompréhensible car nous devons toutes et tous, ensemble, défendre la démocratie", a déclaré le patron du PS sur Sud radio.

Mélenchon réclame une "commission d'enquête"

Jean-Luc Mélenchon avait affirmé dimanche sur la plateforme X que son mouvement allait "déclencher une commission d'enquête sur le déroulement des élections en France". "Marre des électeurs radiés dans les quartiers populaires ! Marre des professions de foi non distribuées ! Marre des bulletins de vote non livrés ! Il va leur en cuire !", avait-il écrit.

"Les élections de 2017 et 2022 n'ont pas été volées. Elles ont été réalisées dans des conditions que personne ne peut contester", a répliqué mardi Olivier Faure.

Interrogé sur un éventuel parallèle entre Jean-Luc Mélenchon et Donald Trump, qui n'a jamais reconnu l'élection de son successeur à la Maison Blanche Joe Biden, Olivier Faure a jugé qu'il s'agit de "la même contestation a priori ou a posteriori d'un scrutin".

"Explosion de l'antisémitisme"

Au cours de cet entretien, Olivier Faure s'est aussi dit "heurté" par d'autres déclarations de Jean-Luc Mélenchon qui a écrit dans une note de blog que "l'antisémitisme reste résiduel en France".

"Tout montre qu'il y a au contraire une explosion de l'antisémitisme dans notre pays", a-t-il dit. "Pourquoi? Pourquoi à chaque fois jouer avec la ligne jaune?", s'est-il interrogé à propos du leader de LFI.

"Moi je suis à la fois profondément heurté par tout acte antisémite et j'ai manifesté contre l'antisémitisme. Et en même temps, depuis le premier jour, je me bats contre la punition collective qui est infligée aux Palestiniens et je souhaite la reconnaissance d'un Etat palestinien à côté d'un Etat israélien qui vivrait en sécurité", a-t-il ajouté.

Il a estimé que les paroles de Jean-Luc Mélenchon donnaient "le sentiment là aussi d'une forme de dérive incompréhensible".

L'alliance de gauche Nupes entre LFI, les socialistes, les communistes et les écologistes avait explosé à l'automne en raison de leurs désaccords sur le Proche-Orient après les attaques du Hamas le 7 octobre.

Article original publié sur BFMTV.com