"Ça peut être blessant": Sébastien Chenu reconnaît avoir changé de position sur les binationaux

Le vice-président du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu, reconnaît ce jeudi 27 juin sur BFMTV-RMC avoir changé d'avis sur la possibilité pour les Français d'avoir une deuxième nationalité, ce à quoi il était auparavant opposé.

"Marine Le Pen souhaitait renoncer à l'arrêt de la double nationalité, elle a considéré que c'était trop blessant", explique-t-il d'abord.

"On a eu ce débat, elle m'a dit: 'c'est beaucoup trop blessant de dire à quelqu'un tu dois renoncer à ta double nationalité parce que c'est une part constitutive de ce qu'on est et je l'ai compris comme ça", assure-t-il.

"Il faut probablement être soi-même double national pour comprendre combien ça peut être pénible de devoir toujours prouver quelque chose", se justifie le député RN sortant du Nord.

"Marine Le Pen a tranché tout ça et elle a considéré qu'on pouvait être un citoyen avec une double nationalité sans aucun problème", assure-t-il.

Quand Chenu s'opposait à la double nationalité

Sébastien Chenu déclarait le 13 juin dernier sur la binationalité: "je suis attaché au fait qu'une nationalité, vous n'en avez une", sur le plateau de Touche pas à mon poste sur C8.

"On ne peut pas être français pour certaines choses et uruguayen pour d'autres", avait-il martelé.

La suppression de la "double nationalité extra-européenne" n'est pourtant plus une mesure défendue par Marine Le Pen depuis deux ans.

Le député sortant était ensuite revenu sur ses propos le soir même. "Marine Le Pen a renoncé à cette mesure et ne compte pas revenir dessus! Au moins c’est clair. Erreur corrigée", écrivait-il sur son compte X.

Le refus d'une "société communautarisée"

"Je ne distingue pas les Français. On est français quelle que soit sa religion, son origine sociale, sa couleur de peau, ses choix affectifs. Quand on est français, on est français", défend ce jeudi Sébastien Chenu sur BFMTV et RMC.

"On va être exigeant de nous-mêmes et de l'appareil d'État, nous n'accepterons pas que des personnes puissent mal se comporter", assure-t-il à propos d'un racisme ou d'une xénophobie envers les Français binationaux.

"J'ai confiance dans le bon sens des Français, les Français sont des gens tolérants, (...) mais ce sont des gens qui n'ont pas envie de voir s'installer ce qui existe depuis des années, c'est-à-dire ce qu'ont fait nos prédécesseurs, une société fragmentée, communautarisée", ajoute-t-il.

L'interdiction de postes "sensibles" aux binationaux

Sébastien Chenu s'est en revanche dit favorable à l'interdiction de l'accession à certains postes dits stratégiques pour les binationaux, proposée par le président du RN Jordan Bardella. Il évoque notamment les services de renseignement.

"Il n'y a aucun problème pour les agents de la fonction publique de notre pays qu'ils soient nationaux ou binationaux", dit-il.

"Nous ferons en revanche une liste des emplois, il y en a peut-être 50, qui sont extrêmement sensibles (...) et dans lesquels nous considérons que pour ne pas avoir de pression, même affective, familiale, il vaut mieux être national, français", dit-il.

Article original publié sur BFMTV.com