"Ça dépasse toutes nos espérances", six mois après un été infernal, Sochaux revit en Coupe de France

L’été dernier, si on avait dit aux supporters que Sochaux serait en huitièmes de finale de la Coupe de France, ils auraient été très peu à y croire. "Il y a six mois, on n'avait pas de club. Et dire que maintenant on bat des équipes de Ligue 1…" s’émerveille Ezio, 11 ans. Avec son père, Sébastien, il est venu voir l’entraînement des Lionceaux au Stade Bonal, à quelques jours du choc contre Rennes.

"C’est une renaissance pour Sochaux, on ne savait même pas si on allait pouvoir la jouer cette coupe. C’est vraiment une réjouissance pour nous", sourit Sébastien. Ce mardi (20h45), le FC Sochaux-Montbéliard, club de National, s’apprête à défier Rennes en huitièmes de la Coupe de France. Mais à l’intersaison, le club avait failli disparaître. Relégué administrativement en troisième division, il avait fallu le retour de Jean-Claude Plessis, ancien président du club, et l’apport de nouveaux investisseurs et de supporters, pour éviter le dépôt de bilan sur le gong.

"J’ai entendu les gens qui pleuraient à la radio. J’ai vu à la télévision le centre de formation se vider. Je me suis dis que ce n’était pas possible, qu’on ne pouvait pas laisser ça là. Et c’est là que tout a démarré”, se souvient Jean-Claude Plessis. "Les gens pensaient que j’allais faire des miracles. Et puis, on l’a fait le miracle. A 24h près on est passé. On est fatigués, mais la récompense on l’a aujourd’hui", continue le dirigeant.

"La Coupe de France c’est la grosse cerise sur le gros gâteau"

La récompense, c’est une 4e place après 18 matchs de National, et donc un parcours inespéré en Coupe de France, où Sochaux a éliminé Lorient et Reims coup sur coup. "Aujourd’hui ça dépasse toutes nos espérances. On joue la montée alors que pour nous l’important c’était de ne pas descendre, ce qui aurait été la mort du club. On a recruté parce qu’on va jouer la montée. Alors, la Coupe de France c’est la grosse cerise sur le gros gâteau", se réjouit-il.

Si la priorité du club reste le championnat, la Coupe de France, elle, fait rêver les supporters. Cet été, 11.000 d’entre eux sont devenus des “socios”, et ont investi pour sauver le club. Au total, l’association Sociochaux, qui siège désormais au conseil d'administration du club, a levé 780.000 euros.

"Quand on a mis l'argent, on était au fond du trou. L’argent on le mettait presque dans le vide, par amour. On n’était vraiment sûr de rien. Alors que le club rebondisse comme ça c’est magique”, raconte Etienne, l’un des socios. Pour lui et les supporters qui ont mis la main à la poche, l’épopée en coupe a forcément une saveur particulière. "Vivre des choses comme ça cet été, puis sortir des matchs incroyables quelques mois plus tard, ça donne un goût spécial. Le rebondissement, c’est ça qui fait tout", estime Etienne. "Retrouver des émotions positives, ça fait du bien", ajoute son ami Emilien, soulagé.

"Chez nous, on peut battre de grandes équipes"

Même Jean-Claude Plessis, qui a pourtant vécu la Coupe d’Europe à Sochaux, assure avoir "trouvé une émotion supérieure à toutes celles qu’(il a) connues jusque-là", lors de la qualification contre Reims.

Alors forcément, ça donne envie de rêver d’un nouvel exploit face à Rennes ce mardi. "Quoi qu’il arrive, si on sort on pourra se regarder droit dans les yeux et se dire qu’on a fait un beau parcours. Après, un match reste un match. Tout peut se passer, chez nous avec le public on peut battre de grandes équipes. Tout est possible dans un match", assure Mathieu Patouillet, le portier sochalien.

Face à Reims, il avait arrêté le tir au but décisif pour qualifier les siens. "Ça va me marquer. C’est l’une de mes plus grandes joies, l’une de mes plus grandes victoires dans ma jeune carrière. Elle va rester à vie, on verra s' il y en a d’autres. Ça donne envie d’aller plus loin mais il faut rester les pieds sur terre", conclut le gardien de 19 ans.

Ce mardi soir, il espère donc aider les siens à éliminer une troisième équipe de Ligue 1 d’affilée. Les Sochaliens seront en tout cas poussés par 20.000 supporteurs, dans un Stade Bonal à guichets fermés.

Article original publié sur RMC Sport