Voici à quoi ressemblera le « temps d’échange » sur l’antisémitisme et le racisme organisé à l’école

Après la violente agression d’une jeune fille juive à Courbevoie, Emmanuel Macron veut « une heure » dédiée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme au primaire et au collège.
Godong / Getty Images Après la violente agression d’une jeune fille juive à Courbevoie, Emmanuel Macron veut « une heure » dédiée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme au primaire et au collège.

ÉCOLE - Écouter et sensibiliser, sans tarder. Les élèves en école primaire et au collège vont voir un « temps d’échanges » sur le racisme et l’antisémitisme s’ajouter à leurs emplois du temps d’ici les vacances scolaires, a confirmé ce jeudi 20 juin la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet. Cette mesure a été annoncée par Emmanuel Macron ce mercredi, quatre jours après le viol d’une jeune fille juive par plusieurs d’adolescents à Courbevoie.

Le « temps d’échange sur le racisme et l’antisémitisme » voulu par Macron exaspère les enseignants

Dans une lettre adressée ce jeudi aux directeurs d’écoles et principaux de collèges, Nicole Belloubet rappelle tout d’abord qu’« il est de notre devoir de nous battre contre le racisme et l’antisémitisme sous toutes leurs formes, pour éradiquer définitivement ces fléaux ». Au-delà de ces deux thèmes, les enseignants devront aussi aborder la question des violences sexistes et sexuelles lors d’un temps d’échange avec leurs élèves.

Plus que deux semaines avant de la fin de l’année scolaire

Cette discussion se fera « dans le prolongement des enseignements et actions d’enseignement moral et civique menés tout au long de l’année », indique la ministre, et il « devra intervenir au moment le plus adapté au contexte de l’établissement d’ici à la fin de l’année scolaire ».

Les syndicats enseignants ont signalé la difficulté d’organiser un tel temps d’échange avant les vacances d’été. En effet, il ne reste que deux semaines avant de la fin de l’année scolaire et les lycéens n’ont plus cours en raison de l’organisation du baccalauréat. Plus encore, la sensibilité des thèmes à aborder et la période électorale actuelle compliquent l’organisation rapide d’un tel temps d’échange.

« La lutte contre l’antisémitisme nécessite du temps, de construire des choses sur le long terme, ça ne se fait pas en un claquement de doigts. On ne peut pas tout réorganiser en 48 heures et construire une séquence », explique notamment au HuffPost Sophie Vénétitay, enseignante en SES dans l’Essonne et secrétaire générale du SNES-FSU. « Emmanuel Macron ferait mieux de donner des moyens à l’école pour former les enseignants à lutter tous les types de discriminations », fustige de son côté, Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU.

Face à ces craintes, Nicole Belloubet assure que les professeurs pourront « s’appuyer sur des ressources pédagogiques qui seront mises à disposition », à partir de vendredi, écrit-elle dans sa lettre. « Les professeurs trouveront, comme toujours, les termes les plus adaptés à leurs élèves, en particulier selon leur âge », conclut la ministre.

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